
		Le Wenzi se présente comme un traité de bon gouvernement à  l´usage des sages souverains. Mais, comme tous les traités de science  politique de la Chine ancienne, il est aussi une réflexion sur le Tao et  un manuel de culture de soi. En effet, en vertu de la théorie de la  résonance, propre à cette pensée cosmologique, il existe une intime  correspondance entre le ciel, le corps et la société. Aussi le Sage qui a  appréhendé le Principe dans son essence, est capable d’harmoniser ses  souffles et, à travers la régulation de ses organes internes et du  principe vital, d’assurer l’ordre dans l’État. 
Profondément  influencé par le Livre de Voie et de la Vertu dont il se veut  une sorte de commentaire, mais un commentaire qui en fournirait les  applications pratiques, le Wenzi reprend les notions de vide,  de non-agir, d’unicité, et fait sien le postulat de la prééminence du  Non-être sur l’Être pour leur conférer un tour nettement politique et  tenter de fournir une assise métaphysique, voire ontologique à l’empire  centralisé et unifié en train de se mettre en place. Non seulement le  Wenzi reprend les thèmes du Laozi, mais encore il en adopte le rythme et  le vocabulaire, notamment les accents inspirés et mystiques. En même  temps, il ne laisse pas d’inquiéter, dès lors que l’on garde à l’esprit  qu’il s’agit de justifier par le fonctionnement naturel des choses un  ordre qui n’a rien de naturel et serait plutôt totalitaire. Il demeure  en tout cas un document précieux et irremplaçable pour comprendre, de  l’intérieur, le fonctionnement du régime impérial et retracer les étapes  de l’élaboration de sa justification idéologique.
Traduit,  présenté et annoté par Jean Lévi.
Jean Lévi est directeur de recherche au CNRS. Il a déjà publié aux Belles Lettres  dans la même collection La Dispute sur le sel et le fer (2010).

Le Wenzi se présente comme un traité de bon gouvernement à  l´usage des sages souverains. Mais, comme tous les traités de science  politique de la Chine ancienne, il est aussi une réflexion sur le Tao et  un manuel de culture de soi. En effet, en vertu de la théorie de la  résonance, propre à cette pensée cosmologique, il existe une intime  correspondance entre le ciel, le corps et la société. Aussi le Sage qui a  appréhendé le Principe dans son essence, est capable d’harmoniser ses  souffles et, à travers la régulation de ses organes internes et du  principe vital, d’assurer l’ordre dans l’État. 
Profondément  influencé par le Livre de Voie et de la Vertu dont il se veut  une sorte de commentaire, mais un commentaire qui en fournirait les  applications pratiques, le Wenzi reprend les notions de vide,  de non-agir, d’unicité, et fait sien le postulat de la prééminence du  Non-être sur l’Être pour leur conférer un tour nettement politique et  tenter de fournir une assise métaphysique, voire ontologique à l’empire  centralisé et unifié en train de se mettre en place. Non seulement le  Wenzi reprend les thèmes du Laozi, mais encore il en adopte le rythme et  le vocabulaire, notamment les accents inspirés et mystiques. En même  temps, il ne laisse pas d’inquiéter, dès lors que l’on garde à l’esprit  qu’il s’agit de justifier par le fonctionnement naturel des choses un  ordre qui n’a rien de naturel et serait plutôt totalitaire. Il demeure  en tout cas un document précieux et irremplaçable pour comprendre, de  l’intérieur, le fonctionnement du régime impérial et retracer les étapes  de l’élaboration de sa justification idéologique.
Traduit,  présenté et annoté par Jean Lévi.
Jean Lévi est directeur de recherche au CNRS. Il a déjà publié aux Belles Lettres  dans la même collection La Dispute sur le sel et le fer (2010).
