Il a été longtemps difficile d´évaluer l´originalité et la nouveauté des inventions et découvertes leibniziennes touchant aux langages naturels et formels, car l´ampleur des enquêtes empiriques, la sophistication des analyses logiques sont un défi à l´historien et au philosophe. Une rencontre internationale soutenue par l´European Science Foundation, à l´Université de Rennes 1 en mars 2002, a fait systématiquement le point sur ce secteur négligé des études leibniziennes, en portant attention aussi bien à l´analyse logique du langage naturel (réduplication, propriétés individuelles) qu´à l´étude de son expressivité (métaphore, langage mystique), avec l´objectif de fournir au lecteur un outil fiable. Le langage n´est pas un domaine subalterne d´application des thèses majeures du système, mais un de ses foyers, où s´inventent les concepts les plus puissants, à l´épreuve de la contingence historique et naturelle. La modernité de Leibniz est d´avoir mis à l´épreuve la connexion intime de la logique et de la métaphysique au coeur de ce que l´humaine nature a de plus précieux et de plus fragile : l´expression des idées et des affects grâce à des traces plus ou moins évanescentes, toujours transitoires et donc frappées d´opacité. Le projet de la langue universelle a peut-être été un échec, mais de cet échec sont nées la grammaire comparée, la sémantique des langues naturelles, la logique modale, l´étude de la fonction symbolique, bref des pans entiers de la modernité langagière et linguistique.
Il a été longtemps difficile d´évaluer l´originalité et la nouveauté des inventions et découvertes leibniziennes touchant aux langages naturels et formels, car l´ampleur des enquêtes empiriques, la sophistication des analyses logiques sont un défi à l´historien et au philosophe. Une rencontre internationale soutenue par l´European Science Foundation, à l´Université de Rennes 1 en mars 2002, a fait systématiquement le point sur ce secteur négligé des études leibniziennes, en portant attention aussi bien à l´analyse logique du langage naturel (réduplication, propriétés individuelles) qu´à l´étude de son expressivité (métaphore, langage mystique), avec l´objectif de fournir au lecteur un outil fiable. Le langage n´est pas un domaine subalterne d´application des thèses majeures du système, mais un de ses foyers, où s´inventent les concepts les plus puissants, à l´épreuve de la contingence historique et naturelle. La modernité de Leibniz est d´avoir mis à l´épreuve la connexion intime de la logique et de la métaphysique au coeur de ce que l´humaine nature a de plus précieux et de plus fragile : l´expression des idées et des affects grâce à des traces plus ou moins évanescentes, toujours transitoires et donc frappées d´opacité. Le projet de la langue universelle a peut-être été un échec, mais de cet échec sont nées la grammaire comparée, la sémantique des langues naturelles, la logique modale, l´étude de la fonction symbolique, bref des pans entiers de la modernité langagière et linguistique.