Comment christianiser la guerre ? Comment s´assurer un corps de soldats disposé à remplir fidèlement et de manière permanente la défense de la chrétienté et sa mission de lutte contre «l´Infidèle» ? A ces deux questions, la chrétienté médiévale a répondu en créant, non sans quelques résistances, des institutions originales : les ordres religieux-militaires. Des hybrides, des «monstres» selon l´expression d´Isaac de l´Etoile, vivant comme des moines selon une règle, celle de saint Benoît ou celle de saint Augustin, sans pourtant en être tout à fait, agissant comme des chevaliers, non pas à l´image de ceux de cette caste aristocratique toujours prête à en découdre, ces chevaliers du siècle vilipendés par saint Bernard, mais des chevaliers du Christ, «revêtus de l´armure de fer et de l´armure de la foi». La Reconquista, les croisades ont favorisé l´expansion de ces ordres en Terre sainte, en Espagne et sur les rives de la Baltique. Avec l´affirmation des monarchies face au pouvoir pontifical, la méfiance grandissante des monarques à l´égard de ces puissances militaires devenues parfois de véritables Etats, la substitution progressive du thème de la mission à celui de la guerre, les ordres religieux-militaires perdent peu à peu de leur vitalité et sont acculés à la reconversion caritative. Alors naissent les légendes et les rumeurs auxquelles l´historien aujourd´hui fait un sort en rendant justice, dans une belle synthèse, à ces témoins éclatants de l´imagination institutionnelle des gens du Moyen Age.
Comment christianiser la guerre ? Comment s´assurer un corps de soldats disposé à remplir fidèlement et de manière permanente la défense de la chrétienté et sa mission de lutte contre «l´Infidèle» ? A ces deux questions, la chrétienté médiévale a répondu en créant, non sans quelques résistances, des institutions originales : les ordres religieux-militaires. Des hybrides, des «monstres» selon l´expression d´Isaac de l´Etoile, vivant comme des moines selon une règle, celle de saint Benoît ou celle de saint Augustin, sans pourtant en être tout à fait, agissant comme des chevaliers, non pas à l´image de ceux de cette caste aristocratique toujours prête à en découdre, ces chevaliers du siècle vilipendés par saint Bernard, mais des chevaliers du Christ, «revêtus de l´armure de fer et de l´armure de la foi». La Reconquista, les croisades ont favorisé l´expansion de ces ordres en Terre sainte, en Espagne et sur les rives de la Baltique. Avec l´affirmation des monarchies face au pouvoir pontifical, la méfiance grandissante des monarques à l´égard de ces puissances militaires devenues parfois de véritables Etats, la substitution progressive du thème de la mission à celui de la guerre, les ordres religieux-militaires perdent peu à peu de leur vitalité et sont acculés à la reconversion caritative. Alors naissent les légendes et les rumeurs auxquelles l´historien aujourd´hui fait un sort en rendant justice, dans une belle synthèse, à ces témoins éclatants de l´imagination institutionnelle des gens du Moyen Age.