Depuis la découverte des manuscrits de la mer Morte, aucun  chercheur n’était parvenu à résoudre la question pourtant essentielle,  sans laquelle toute hypothèse est caduque, de la présence des esséniens  en plein désert. Répondre à cette énigme, c’est enfin comprendre ce  qu’est réellement le site de Qumrân, les enjeux politiques qu’il  recouvre et le rôle religieux joué par ce mouvement juif dans le  christianisme
naissant. Car, entre le Ve siècle av. J.-C et le Ier  siècle de notre ère, le judaïsme n’est pas monolithique et ses  institutions ne sont pas stables : samaritains, asmonéens, juifs  d’Égypte et esséniens tentent d’imposer leur vision
de la religion,  ce qui débouchera sur le judaïsme rabbinique. Intégrant des données  qumraniennes dans le contexte plus large de l’histoire du Proche-Orient  ancien depuis l’époque perse jusqu’à la période romaine et prenant en  considération les données culturelles et institutionnelles, Étienne  Nodet renouvelle fondamentalement nos connaissances. Une pensée  rigoureuse et originale pour une vision audacieuse : à la
suite de Josué, l’entrée en Terre promise devient une métaphore de l’accès au Royaume de Dieu.
Étienne  Nodet, dominicain, ancien élève de l’École polytechnique, est  professeur de littérature intertestamentaire à l’École biblique et  archéologique française de Jérusalem et spécialiste de Flavius Josèphe.