
		Un ensemble de textes indiens, occasionnellement  rapprochés l´un de l´autre par les commentateurs anciens, ont en commun  de mettre en scène trois personnages, un brahmane (le dieu Varuna dans  l´un d´eux), son fils et un roi. Ce troisième personnage, qui fait  défaut dans le texte où figure Varuna, est représenté par le dieu Yama,  roi des morts - mais initialement dieu Lune - dans le récit qui donne la  clef de l´ensemble et conserve la trace de la nature première de Yama :  l´histoire de Naciketas. 
L´interprétation du nom énigmatique de ce  personnage comme la réfection d´un composé *nakti-cetas- «  éclat/attention dans la nuit » conduit à voir dans le fils du brahmane  le jeune feu sacrificiel, celui que vient d´allumer l´officiant,  traditionnellement considéré comme son père. Ce jeune fils permet à son  père, dans les récits où celui-ci est un humain, d´avoir la révélation  des fins dernières. 
Dans l´histoire de Naciketas, cette révélation  provient directement de Yama. Mais dans une autre, celle de Œvetaketu,  elle provient paradoxalement d´un homme de caste nobiliaire, qui en sait  plus long sur ce point que les brahmanes, car il est détenteur d´une  tradition propre à sa caste, celle des « trois voies de l´outre-tombe ».
L´attestation  la plus ancienne du trio est l´hymne 10,135 du Rigveda, « l´enfant à la  voiture ». Les personnages sont les mêmes que dans l´histoire de  Naciketas, et l´hymne s´achève également sur une révélation relative aux  fins dernières. Mais ici, le père est mort. Il en va de même pour le  récit du Jaiminîya Brâhmana dans lequel le père meurt au cours du  sacrifice, tandis que son fils, sans être mort, le suit dans l´autre  monde, dont il apprend ainsi les secrets. 
Enfin, le trio reparaît,  indépendamment des fins dernières, dans une série de textes qui ont pour  thème le refroidissement du feu. A la suite d´un accident de la  circulation qui coûte la vie à un jeune brahmane renversé par le char  dans lequel ont pris place le roi et son chapelain qui, selon l´une des  versions, est le père du jeune homme, le feu perd sa chaleur dans le  royaume : le fait s´explique si la victime de l´accident s´identifiait  au Feu divin. 
La désignation védique du jeune garçon en général,  kumârá-, que plusieurs des textes précités appliquent au fils du  brahmane, est également une désignation d´Agni dans un passage du  Œatapatha Brâhmana. Mais contrairement au jeune brahmane qui personnifie  le feu sacrificiel, forme du feu domestique, ce second kumâra  représente le feu sauvage et destructeur, l´Agni qui s´identifie à  Rudra.

Un ensemble de textes indiens, occasionnellement  rapprochés l´un de l´autre par les commentateurs anciens, ont en commun  de mettre en scène trois personnages, un brahmane (le dieu Varuna dans  l´un d´eux), son fils et un roi. Ce troisième personnage, qui fait  défaut dans le texte où figure Varuna, est représenté par le dieu Yama,  roi des morts - mais initialement dieu Lune - dans le récit qui donne la  clef de l´ensemble et conserve la trace de la nature première de Yama :  l´histoire de Naciketas. 
L´interprétation du nom énigmatique de ce  personnage comme la réfection d´un composé *nakti-cetas- «  éclat/attention dans la nuit » conduit à voir dans le fils du brahmane  le jeune feu sacrificiel, celui que vient d´allumer l´officiant,  traditionnellement considéré comme son père. Ce jeune fils permet à son  père, dans les récits où celui-ci est un humain, d´avoir la révélation  des fins dernières. 
Dans l´histoire de Naciketas, cette révélation  provient directement de Yama. Mais dans une autre, celle de Œvetaketu,  elle provient paradoxalement d´un homme de caste nobiliaire, qui en sait  plus long sur ce point que les brahmanes, car il est détenteur d´une  tradition propre à sa caste, celle des « trois voies de l´outre-tombe ».
L´attestation  la plus ancienne du trio est l´hymne 10,135 du Rigveda, « l´enfant à la  voiture ». Les personnages sont les mêmes que dans l´histoire de  Naciketas, et l´hymne s´achève également sur une révélation relative aux  fins dernières. Mais ici, le père est mort. Il en va de même pour le  récit du Jaiminîya Brâhmana dans lequel le père meurt au cours du  sacrifice, tandis que son fils, sans être mort, le suit dans l´autre  monde, dont il apprend ainsi les secrets. 
Enfin, le trio reparaît,  indépendamment des fins dernières, dans une série de textes qui ont pour  thème le refroidissement du feu. A la suite d´un accident de la  circulation qui coûte la vie à un jeune brahmane renversé par le char  dans lequel ont pris place le roi et son chapelain qui, selon l´une des  versions, est le père du jeune homme, le feu perd sa chaleur dans le  royaume : le fait s´explique si la victime de l´accident s´identifiait  au Feu divin. 
La désignation védique du jeune garçon en général,  kumârá-, que plusieurs des textes précités appliquent au fils du  brahmane, est également une désignation d´Agni dans un passage du  Œatapatha Brâhmana. Mais contrairement au jeune brahmane qui personnifie  le feu sacrificiel, forme du feu domestique, ce second kumâra  représente le feu sauvage et destructeur, l´Agni qui s´identifie à  Rudra.
