On tient d’autant plus à ne voir que de l’« humain » dans les doctrines hindoues que cela faciliterait grandement les entreprises « annexionnistes » dont nous avons déjà parlé en diverses occasions, et dont il est de nouveau question ici, car on pourrait alors « gagner la philosophie hindoue au service du Christianisme comme le moyen âge a su conquérir la philosophie grecque » ; seulement, ce à quoi l’on a affaire est d’un tout autre ordre que la philosophie grecque et n’est même aucunement une « philosophie », de sorte que la comparaison porte entièrement à faux. Si l’on pouvait obtenir le résultat visé, on daignerait consentir à accorder aux doctrines hindoues, ou plutôt à une certaine partie d’entre elles (car on saurait choisir adroitement ce qu’on estimerait pouvoir « servir »), une « place subordonnée », en y mettant comme condition que l’Inde « renonce à sa métaphysique », c’est-à-dire qu’elle cesse d’être hindoue ; le prosélytisme occidental ne doute vraiment de rien, et nous le savions d’ailleurs depuis longtemps déjà ; mais comme il s’agit en fait de deux traditions, qui comme telles sont d’essence également surnaturelle et « non-humaine », et qui ne peuvent par conséquent, qu’entrer en rapport sur un pied de stricte égalité ou s’ignorer mutuellement, il va de soi que c’est là une impossibilité pure et simple. Nous ajouterons seulement que tout cela s’accompagne d’une argumentation purement verbale, qui ne peut paraître convaincante qu’à ceux qui sont déjà persuadés d’avance, et qui vaut tout juste autant que celle que les philosophes modernes emploient, avec d’autres intentions, quand ils prétendent imposer des limites à la connaissance et veulent nier tout ce qui est d’ordre supra-rationnel ; les choses de ce genre, de quelque côté qu’elles viennent, nous font toujours penser irrésistiblement à ce que pourraient être les raisonnements tenus par un aveugle qui aurait entrepris de prouver que la lumière n’existe pas !
On tient d’autant plus à ne voir que de l’« humain » dans les doctrines hindoues que cela faciliterait grandement les entreprises « annexionnistes » dont nous avons déjà parlé en diverses occasions, et dont il est de nouveau question ici, car on pourrait alors « gagner la philosophie hindoue au service du Christianisme comme le moyen âge a su conquérir la philosophie grecque » ; seulement, ce à quoi l’on a affaire est d’un tout autre ordre que la philosophie grecque et n’est même aucunement une « philosophie », de sorte que la comparaison porte entièrement à faux. Si l’on pouvait obtenir le résultat visé, on daignerait consentir à accorder aux doctrines hindoues, ou plutôt à une certaine partie d’entre elles (car on saurait choisir adroitement ce qu’on estimerait pouvoir « servir »), une « place subordonnée », en y mettant comme condition que l’Inde « renonce à sa métaphysique », c’est-à-dire qu’elle cesse d’être hindoue ; le prosélytisme occidental ne doute vraiment de rien, et nous le savions d’ailleurs depuis longtemps déjà ; mais comme il s’agit en fait de deux traditions, qui comme telles sont d’essence également surnaturelle et « non-humaine », et qui ne peuvent par conséquent, qu’entrer en rapport sur un pied de stricte égalité ou s’ignorer mutuellement, il va de soi que c’est là une impossibilité pure et simple. Nous ajouterons seulement que tout cela s’accompagne d’une argumentation purement verbale, qui ne peut paraître convaincante qu’à ceux qui sont déjà persuadés d’avance, et qui vaut tout juste autant que celle que les philosophes modernes emploient, avec d’autres intentions, quand ils prétendent imposer des limites à la connaissance et veulent nier tout ce qui est d’ordre supra-rationnel ; les choses de ce genre, de quelque côté qu’elles viennent, nous font toujours penser irrésistiblement à ce que pourraient être les raisonnements tenus par un aveugle qui aurait entrepris de prouver que la lumière n’existe pas !