
		2011 marque le 650°  anniversaire de la mort du grand mystique dominicain Jean Tauler (né et  mort à Strasbourg,  1300-1361). Disciple direct de Maître  Eckhart mais aussi lui-même inspirateur du banquier Rulman Merswin,  il se situe à la charnière de deux mouvements majeurs : la mystique  rhéno-flamande et le mouvement des Amis de Dieu. 
      Si la mystique rhéno-flamande – illustrée par les noms de Maître  Eckhart (1260-1328), Henri Suso  (1295-1366), Jean  de Ruysbroeck (1293-1381) et Tauler  lui-même – est aujourd’hui de mieux en mieux connue, le mouvement des  Amis de Dieu – illustré par les œuvres de Rulman Merswin (1307-1382), de  l’Ami de Dieu de l’Oberland (XIV° s.) et par les Institutiones réunies et publiées par Surius (1523-1578) – reste aujourd’hui presque  entièrement à découvrir. 
      Il s’agit d’un mouvement de laïcs, très critique par rapport à la  société de son temps, animé d’une profonde méfiance vis-à-vis des clercs  et prônant une vie intégralement évangélique. Ces caractéristiques en  feront l’inspirateur direct de la Réforme. Malgré des travaux  précurseurs, comme le livre de Bernard Gorceix,  Amis de Dieu dans  l’Allemagne du XIV° siècle (1984), aucun texte du mouvement des  Amis de Dieu n’est aujourd’hui accessible en français. 
      L’œuvre complète de Tauler en latin est éditée à Cologne en 1548.  Laurent Surius, moine à la Chartreuse de Cologne, travaille sur la base  de l’édition allemande réalisée en 1543 par le jésuite saint Pierre  Canisius. Y figurent en bonne place les Institutiones divinae ou  Enseignements divins de l’Illuminé Docteur Jean  Tauler. Parmi ces textes, certains sont explicitement attribués à Maître  Eckhart et Henri Suso,  mais aussi à Eckhart le Jeune, Henri de Louvain et d’autres auteurs  rhénans. Bien plus que l’ouvrage d’un seul auteur les Institutiones sont  ainsi d’emblée présentées, sous l’autorité incontestable de Tauler  comme un véritable « Livre des Amis de Dieu ». 
      Plusieurs fois éditées en latin, mais aussi traduites en français,  en italien et en espagnol, ces « Institutions » deviennent une  source d’inspiration majeure pour Thérèse  d’Avila et Jean de la  Croix, pour Angelus  Silesius et la mystique germanique, mais aussi pour Pierre de  Bérulle et l’École française de spiritualité. Elles représentent,  bien plus que les Sermons, l’élément essentiel de l’essor et de  l’influence de la mystique rhénane dans toute l’Europe. C’est grâce à  aux « Institutions » que l’influence de l’œuvre d’Eckhart,  pratiquement mise à l’index, pourra ainsi survivre et rayonner.
      Le texte ici présenté reprend la traduction intégrale du texte  latin des Institutiones par le Père E.-P. Noël, dominicain. Le titre  traditionnel de l’ouvrage en français, les « Institutions » a changé de  sens dans notre langue et ne renvoie plus au sans du mot latin Institutiones,  c’est-à-dire : les « enseignements », les « doctrines ». D’où l’option  prise d’un sur-titre.

2011 marque le 650°  anniversaire de la mort du grand mystique dominicain Jean Tauler (né et  mort à Strasbourg,  1300-1361). Disciple direct de Maître  Eckhart mais aussi lui-même inspirateur du banquier Rulman Merswin,  il se situe à la charnière de deux mouvements majeurs : la mystique  rhéno-flamande et le mouvement des Amis de Dieu. 
      Si la mystique rhéno-flamande – illustrée par les noms de Maître  Eckhart (1260-1328), Henri Suso  (1295-1366), Jean  de Ruysbroeck (1293-1381) et Tauler  lui-même – est aujourd’hui de mieux en mieux connue, le mouvement des  Amis de Dieu – illustré par les œuvres de Rulman Merswin (1307-1382), de  l’Ami de Dieu de l’Oberland (XIV° s.) et par les Institutiones réunies et publiées par Surius (1523-1578) – reste aujourd’hui presque  entièrement à découvrir. 
      Il s’agit d’un mouvement de laïcs, très critique par rapport à la  société de son temps, animé d’une profonde méfiance vis-à-vis des clercs  et prônant une vie intégralement évangélique. Ces caractéristiques en  feront l’inspirateur direct de la Réforme. Malgré des travaux  précurseurs, comme le livre de Bernard Gorceix,  Amis de Dieu dans  l’Allemagne du XIV° siècle (1984), aucun texte du mouvement des  Amis de Dieu n’est aujourd’hui accessible en français. 
      L’œuvre complète de Tauler en latin est éditée à Cologne en 1548.  Laurent Surius, moine à la Chartreuse de Cologne, travaille sur la base  de l’édition allemande réalisée en 1543 par le jésuite saint Pierre  Canisius. Y figurent en bonne place les Institutiones divinae ou  Enseignements divins de l’Illuminé Docteur Jean  Tauler. Parmi ces textes, certains sont explicitement attribués à Maître  Eckhart et Henri Suso,  mais aussi à Eckhart le Jeune, Henri de Louvain et d’autres auteurs  rhénans. Bien plus que l’ouvrage d’un seul auteur les Institutiones sont  ainsi d’emblée présentées, sous l’autorité incontestable de Tauler  comme un véritable « Livre des Amis de Dieu ». 
      Plusieurs fois éditées en latin, mais aussi traduites en français,  en italien et en espagnol, ces « Institutions » deviennent une  source d’inspiration majeure pour Thérèse  d’Avila et Jean de la  Croix, pour Angelus  Silesius et la mystique germanique, mais aussi pour Pierre de  Bérulle et l’École française de spiritualité. Elles représentent,  bien plus que les Sermons, l’élément essentiel de l’essor et de  l’influence de la mystique rhénane dans toute l’Europe. C’est grâce à  aux « Institutions » que l’influence de l’œuvre d’Eckhart,  pratiquement mise à l’index, pourra ainsi survivre et rayonner.
      Le texte ici présenté reprend la traduction intégrale du texte  latin des Institutiones par le Père E.-P. Noël, dominicain. Le titre  traditionnel de l’ouvrage en français, les « Institutions » a changé de  sens dans notre langue et ne renvoie plus au sans du mot latin Institutiones,  c’est-à-dire : les « enseignements », les « doctrines ». D’où l’option  prise d’un sur-titre.
