La tradition bouddhique de langue palie a conservé une collection de 547 « Jataka » ou récits de quelques incarnations antérieures du Bouddha de notre ère : comme animal, comme dieu, comme homme. Pour devenir un Éveillé, le Bouddha a dû acquérir des perfections au nombre de dix, et les dix derniers « Jataka » rapportent l’histoire de ces acquisitions.
Le plus long de la collection (plus d’un millier de strophes, enrichies de développements en prose), raconte comment le roi Vessantara a conquis la perfection du don : non seulement en offrant de donner, comme son ancêtre Sibi, son propre corps, mais son royaume, sa femme, ses enfants. Surmontant les résistances de sa sensibilité, triomphant des épreuves du changement de conditions qui le mène du trône à la vie d’ascète forestier, d’abord accompagné de sa famille, puis bientôt privé de celle-ci par la convoitise d’un brahmane aussi couard que libidineux et avare, il sort grandi de l’épreuve qui le restitue triomphalement dans sa situation de roi et lui permettra dans l’existence suivante de parvenir à la perfection de l’Éveil comme Bouddha.
Poignant (« on lit le Vessantara pour pleurer », dit un proverbe mongol), extrêmement vivant (une succession de dix tableaux prêtant à des peintures comme à des spectacles de théâtre et de marionnettes), politique par sa mise en question de la royauté et des normes de la société hindoue, poétique par son écriture, le « Vessantara-jataka » peut être lu comme une mini-épopée bouddhiste dont l’épopée indienne du Ramayana, pourrait bien être le répondant, voire la réplique.
Traduit en français pour la première fois, ce texte est le dernier d’une collection de dix considérée en Asie du Sud-Est par les religieux ou même par les politiques (par exemple, les rois de Thaïlande) comme les « classiques de la politique et de l’éthique bouddhistes ».
La tradition bouddhique de langue palie a conservé une collection de 547 « Jataka » ou récits de quelques incarnations antérieures du Bouddha de notre ère : comme animal, comme dieu, comme homme. Pour devenir un Éveillé, le Bouddha a dû acquérir des perfections au nombre de dix, et les dix derniers « Jataka » rapportent l’histoire de ces acquisitions.
Le plus long de la collection (plus d’un millier de strophes, enrichies de développements en prose), raconte comment le roi Vessantara a conquis la perfection du don : non seulement en offrant de donner, comme son ancêtre Sibi, son propre corps, mais son royaume, sa femme, ses enfants. Surmontant les résistances de sa sensibilité, triomphant des épreuves du changement de conditions qui le mène du trône à la vie d’ascète forestier, d’abord accompagné de sa famille, puis bientôt privé de celle-ci par la convoitise d’un brahmane aussi couard que libidineux et avare, il sort grandi de l’épreuve qui le restitue triomphalement dans sa situation de roi et lui permettra dans l’existence suivante de parvenir à la perfection de l’Éveil comme Bouddha.
Poignant (« on lit le Vessantara pour pleurer », dit un proverbe mongol), extrêmement vivant (une succession de dix tableaux prêtant à des peintures comme à des spectacles de théâtre et de marionnettes), politique par sa mise en question de la royauté et des normes de la société hindoue, poétique par son écriture, le « Vessantara-jataka » peut être lu comme une mini-épopée bouddhiste dont l’épopée indienne du Ramayana, pourrait bien être le répondant, voire la réplique.
Traduit en français pour la première fois, ce texte est le dernier d’une collection de dix considérée en Asie du Sud-Est par les religieux ou même par les politiques (par exemple, les rois de Thaïlande) comme les « classiques de la politique et de l’éthique bouddhistes ».