Lauréat du prix Nobel de la paix en 1952, Albert Schweitzer est né en 1875 à Kaysersberg (Haut-Rhin) et mort en 1965 à Lambaréné (Gabon). Le 50e anniversaire de sa mort est enfin l’occasion de dépoussiérer l’image du « bon docteur de Lambaréné » qu’il a lui-même, par son militantisme humanitaire infatigable, contribué à édifier et populariser pour redécouvrir les innombrables registres de son intelligence, de sa culture et de son œuvre.
Écrivain, philosophe, spécialiste de l’éthique, théologien, historien des religions, musicien, biographe de Bach. Mais aussi inventeur de l’action humanitaire, adversaire acharné de l’arme nucléaire et théoricien de l’écologie la plus ouverte avec son concept clé de « Respect de la vie », inspiré du principe de non-violence de l’hindouisme et du bouddhisme. Et, il faut le dire aussi, pour corriger une fausse idée colportée à son encontre : ardent pourfendeur du colonialisme.
Né cinq ans après l’annexion de l’Alsace par le Reich allemand, Schweitzer a écrit l’ensemble de son œuvre dans la langue qu’il a apprise à l’école, l’allemand, la langue parlée par ses parents étant l’alsacien. Son œuvre littéraire est d’une grande variété et d’une haute qualité d’écriture, comme en témoigne le prix Goethe reçu en 1928. Hermann Hesse considérait les Souvenirs de mon enfance de Schweitzer comme un joyau de la prose allemande. À noter que ce livre fut aussitôt traduit en français (Lausanne, 1926) par le grand-père de Sartre et oncle de Schweitzer, Charles Schweitzer.
S’il est un domaine où Schweitzer a manifesté sa liberté et son originalité avec le plus d’audace, c’est bien la philosophie et la théologie, considérées par lui comme inséparables. Or les textes qu’il a écrits en ce domaine ont été particulièrement peu traduits, tant ils remettent en cause la figure consensuelle du patriarche de Lambaréné. Son souci d’honnêteté intellectuelle et de vérité philosophique est tel qu’il n’hésite pas à démythifier les dogmes les mieux établis pour retrouver le message qu’ils devaient transmettre et ont fait oublier. Dans les sermons, ses qualités d’écriture lui permettent tout à la fois d’être audacieux et de rester simple, sans rien esquiver mais aussi sans aucune inutile provocation.
Ce n’est finalement qu’un an après sa mort, en 1966, qu’un recueil de 17 sermons vit le jour en allemand aux éditions Beck de Munich. Traduits par Madeleine Horst, ils ont été édités en 1970 chez Albin Michel, sous le titre Vivre. Un deuxième ensemble de 21 textes sur l’action humanitaire a été traduit sous le titre Agir (Ampelos, 2009).
Le présent ensemble est consacré à la pensée philosophique et théologique de Schweitzer. D’où son titre, inspiré du livre d’Albert Camus, L’Exil et le Royaume. Car, bien plus qu’avec son cousin germain Jean-Paul Sartre, c’est avec Camus qu’existent de profondes affinités : entre les deux penseurs, celui qui passe pour agnostique et celui qui passe pour chrétien, le primat de l’éthique et le respect de la vie témoignent de sensibilités à bien des égards étonnamment proches.
Lauréat du prix Nobel de la paix en 1952, Albert Schweitzer est né en 1875 à Kaysersberg (Haut-Rhin) et mort en 1965 à Lambaréné (Gabon). Le 50e anniversaire de sa mort est enfin l’occasion de dépoussiérer l’image du « bon docteur de Lambaréné » qu’il a lui-même, par son militantisme humanitaire infatigable, contribué à édifier et populariser pour redécouvrir les innombrables registres de son intelligence, de sa culture et de son œuvre.
Écrivain, philosophe, spécialiste de l’éthique, théologien, historien des religions, musicien, biographe de Bach. Mais aussi inventeur de l’action humanitaire, adversaire acharné de l’arme nucléaire et théoricien de l’écologie la plus ouverte avec son concept clé de « Respect de la vie », inspiré du principe de non-violence de l’hindouisme et du bouddhisme. Et, il faut le dire aussi, pour corriger une fausse idée colportée à son encontre : ardent pourfendeur du colonialisme.
Né cinq ans après l’annexion de l’Alsace par le Reich allemand, Schweitzer a écrit l’ensemble de son œuvre dans la langue qu’il a apprise à l’école, l’allemand, la langue parlée par ses parents étant l’alsacien. Son œuvre littéraire est d’une grande variété et d’une haute qualité d’écriture, comme en témoigne le prix Goethe reçu en 1928. Hermann Hesse considérait les Souvenirs de mon enfance de Schweitzer comme un joyau de la prose allemande. À noter que ce livre fut aussitôt traduit en français (Lausanne, 1926) par le grand-père de Sartre et oncle de Schweitzer, Charles Schweitzer.
S’il est un domaine où Schweitzer a manifesté sa liberté et son originalité avec le plus d’audace, c’est bien la philosophie et la théologie, considérées par lui comme inséparables. Or les textes qu’il a écrits en ce domaine ont été particulièrement peu traduits, tant ils remettent en cause la figure consensuelle du patriarche de Lambaréné. Son souci d’honnêteté intellectuelle et de vérité philosophique est tel qu’il n’hésite pas à démythifier les dogmes les mieux établis pour retrouver le message qu’ils devaient transmettre et ont fait oublier. Dans les sermons, ses qualités d’écriture lui permettent tout à la fois d’être audacieux et de rester simple, sans rien esquiver mais aussi sans aucune inutile provocation.
Ce n’est finalement qu’un an après sa mort, en 1966, qu’un recueil de 17 sermons vit le jour en allemand aux éditions Beck de Munich. Traduits par Madeleine Horst, ils ont été édités en 1970 chez Albin Michel, sous le titre Vivre. Un deuxième ensemble de 21 textes sur l’action humanitaire a été traduit sous le titre Agir (Ampelos, 2009).
Le présent ensemble est consacré à la pensée philosophique et théologique de Schweitzer. D’où son titre, inspiré du livre d’Albert Camus, L’Exil et le Royaume. Car, bien plus qu’avec son cousin germain Jean-Paul Sartre, c’est avec Camus qu’existent de profondes affinités : entre les deux penseurs, celui qui passe pour agnostique et celui qui passe pour chrétien, le primat de l’éthique et le respect de la vie témoignent de sensibilités à bien des égards étonnamment proches.