"« La magie celtique reste pour nous une coque vide. Nous avons les noms des magiciens, des incantations, des descriptions de malédictions et de leurs conséquences, mais tout cela est strictement oral, et cette oralité sépare radicalement cette magie de toutes les autres magies antiques. Nous n’avons aucun livre, aucune description des techniques magiques ou médicales elles-mêmes, pas plus que des procédés de divination ou de prédiction.
« Ce livre est attaché à définir une magie celtique que l’on confond souvent avec la tradition elle-même et, surtout, avec l’essentiel des doctrines et des pratiques, voire des rituels druidiques. Il étudie conjointement des faits de médecine et de divination inséparables de la magie considérée comme un moyen d’action ou de coercition au service du sacerdoce.
« Il était temps de rappeler que les druides ont été, certes, de grands magiciens, mais que la magie n’était pas l’essentiel de leurs activités et de leurs capacités. Après la christianisation de l’Irlande au Ve siècle de notre ère, la magie n’est plus que la partie résiduelle de la tradition celtique, suivant une loi commune à toutes les traditions disparues.
« Mais, pour des raisons évidentes, les Irlandais christianisés qui nous ont transmis la plupart des récits mythiques préchrétiens ont laissé ou ont prêté à ces derniers, et aux druides qu’ils mettent en scène, une couleur de magie exclusive. Saint Patrick lui-même se conduit, tout au long de son apostolat, comme un grand magicien, supérieur à tous les druides en tours et en procédures. »
************
Christian-J. Guyonvarc’h a été professeur de celtique à l’université Rennes-II. Il a publié de nombreux ouvrages, dont, en collaboration avec Françoise Le Roux, La civilisation celtique (Payot)."
"« La magie celtique reste pour nous une coque vide. Nous avons les noms des magiciens, des incantations, des descriptions de malédictions et de leurs conséquences, mais tout cela est strictement oral, et cette oralité sépare radicalement cette magie de toutes les autres magies antiques. Nous n’avons aucun livre, aucune description des techniques magiques ou médicales elles-mêmes, pas plus que des procédés de divination ou de prédiction.
« Ce livre est attaché à définir une magie celtique que l’on confond souvent avec la tradition elle-même et, surtout, avec l’essentiel des doctrines et des pratiques, voire des rituels druidiques. Il étudie conjointement des faits de médecine et de divination inséparables de la magie considérée comme un moyen d’action ou de coercition au service du sacerdoce.
« Il était temps de rappeler que les druides ont été, certes, de grands magiciens, mais que la magie n’était pas l’essentiel de leurs activités et de leurs capacités. Après la christianisation de l’Irlande au Ve siècle de notre ère, la magie n’est plus que la partie résiduelle de la tradition celtique, suivant une loi commune à toutes les traditions disparues.
« Mais, pour des raisons évidentes, les Irlandais christianisés qui nous ont transmis la plupart des récits mythiques préchrétiens ont laissé ou ont prêté à ces derniers, et aux druides qu’ils mettent en scène, une couleur de magie exclusive. Saint Patrick lui-même se conduit, tout au long de son apostolat, comme un grand magicien, supérieur à tous les druides en tours et en procédures. »
************
Christian-J. Guyonvarc’h a été professeur de celtique à l’université Rennes-II. Il a publié de nombreux ouvrages, dont, en collaboration avec Françoise Le Roux, La civilisation celtique (Payot)."