"Instituée par Galilée et Newton, la science positive classique célèbre le triomphe de la connaissance physico-mathématique. La vérité habiterait dans le monde extérieur et non en nous, ""vérité sans sujet"", selon des axiomatiques abstraites, ""vérité sans objet"", réduite à des échappées de vue sur des lambeaux de réalité, prélevés sur l´ensemble de l´univers. La science romantique tente de retrouver l´unité du sens, fondée sur l´alliance première entre l´homme et la totalité au sein de laquelle il fait résidence. Le vivant humain n´intervient pas en témoin objectif et désintéressé face à un monde auquel il serait étranger, agrégat de particules obéissant à des déterminismes matériels. Le savoir romantique de la nature affirme que l´homme et le monde font cause commune dans l´expansion graduelle d´une seule et unique réalité. Ce que l´homme a sous les yeux est l´expression d´une vérité qui l´anime aussi du dedans. Nous ne pouvons connaître que ce dont nous portons en nous le germe (Novalis). Le grand organisme de l´univers parvient dans l´homme à la conscience de soi, émergeant des profondeurs de la vie inconsciente que travaille au dedans le projet créateur de Dieu. Biologistes, physiciens et chimistes, naturalistes, anthropologistes, psychologues, médecins, les savants romantiques mettent en oeuvre l´intuition divinatrice de l´univers unanime, dont Schelling avait été le prophète. De cette science, presque rien ne subsiste aujourd´hui, mais peu de chose subsiste des sciences positives du XIXe siècle. Reste l´essentiel : une philosophie de la nature est indispensable, parce qu´une nature sans philosophie est une réalité morte. «L´univers de Newton est le vide du coeur», disait Scheler. L´homme est au monde par sa sensibilité, son imagination, ses facultés divinatrices. Etre au monde, c´est être du monde, participer de toute son âme à la légende des êtres, à ce cantique des degrés qui justifie la promotion de l´histoire naturelle en une histoire culturelle de l´univers, expansion spontanée et progressive de l´Esprit créateur."
"Instituée par Galilée et Newton, la science positive classique célèbre le triomphe de la connaissance physico-mathématique. La vérité habiterait dans le monde extérieur et non en nous, ""vérité sans sujet"", selon des axiomatiques abstraites, ""vérité sans objet"", réduite à des échappées de vue sur des lambeaux de réalité, prélevés sur l´ensemble de l´univers. La science romantique tente de retrouver l´unité du sens, fondée sur l´alliance première entre l´homme et la totalité au sein de laquelle il fait résidence. Le vivant humain n´intervient pas en témoin objectif et désintéressé face à un monde auquel il serait étranger, agrégat de particules obéissant à des déterminismes matériels. Le savoir romantique de la nature affirme que l´homme et le monde font cause commune dans l´expansion graduelle d´une seule et unique réalité. Ce que l´homme a sous les yeux est l´expression d´une vérité qui l´anime aussi du dedans. Nous ne pouvons connaître que ce dont nous portons en nous le germe (Novalis). Le grand organisme de l´univers parvient dans l´homme à la conscience de soi, émergeant des profondeurs de la vie inconsciente que travaille au dedans le projet créateur de Dieu. Biologistes, physiciens et chimistes, naturalistes, anthropologistes, psychologues, médecins, les savants romantiques mettent en oeuvre l´intuition divinatrice de l´univers unanime, dont Schelling avait été le prophète. De cette science, presque rien ne subsiste aujourd´hui, mais peu de chose subsiste des sciences positives du XIXe siècle. Reste l´essentiel : une philosophie de la nature est indispensable, parce qu´une nature sans philosophie est une réalité morte. «L´univers de Newton est le vide du coeur», disait Scheler. L´homme est au monde par sa sensibilité, son imagination, ses facultés divinatrices. Etre au monde, c´est être du monde, participer de toute son âme à la légende des êtres, à ce cantique des degrés qui justifie la promotion de l´histoire naturelle en une histoire culturelle de l´univers, expansion spontanée et progressive de l´Esprit créateur."