En collaboration avec Angélique Del Rey
Un texte paru en 2011 à (re)lire d’urgence, à l’heure où le monde semble plus que jamais sombre et menaçant. Contre l’idée répandue que nous n’avons plus aucune prise sur le cours des événements, les auteurs défendent avec optimisme un engagement ici et maintenant.
Une époque consciente des problèmes qui menacent la vie sous toutes ses formes tout en se sentant impuissante à les dépasser peut être qualifiée d’obscure. L’obscurité de l’époque actuelle, dont le héros par excellence est cet individu entrepreneur de lui-même, capable de s’adapter aux objectifs destructeurs de productivité, d’efficience et de profit, ne fait aucun doute. Face aux forces qui nous dirigent – l’économisme, l’utilitarisme, la mise en équation des individus –, comment retrouver notre puissance d’agir ?
Il s’agit d’abord de refuser l’idée que tout problème doit trouver une solution rationnelle immédiate. Le réel n’est pas un donné abstrait ; il s’appréhende en situation, il est le fruit d’une histoire longue, il prend son sens particulier en lien avec les « territoires » où il se déploie. Et ces situations, cette histoire en cours, ces territoires le transforment à leur tour continuellement. Ainsi, il faut faire le pari du « savoir des gens » contre les statistiques et les expertises abstraites, des hypothèses pratiques du terrain contre les décisions politiques surplombantes, de la cohérence née des conflits contre la croyance dans une rationalité totale. Changer le monde, c’est retrouver en quoi nous le co-créons, au lieu de nous y adapter.
Version originale parue en 2011 dans la collection "Essais" du Passager clandestin. Nouvelle préface des auteurs
En collaboration avec Angélique Del Rey
Un texte paru en 2011 à (re)lire d’urgence, à l’heure où le monde semble plus que jamais sombre et menaçant. Contre l’idée répandue que nous n’avons plus aucune prise sur le cours des événements, les auteurs défendent avec optimisme un engagement ici et maintenant.
Une époque consciente des problèmes qui menacent la vie sous toutes ses formes tout en se sentant impuissante à les dépasser peut être qualifiée d’obscure. L’obscurité de l’époque actuelle, dont le héros par excellence est cet individu entrepreneur de lui-même, capable de s’adapter aux objectifs destructeurs de productivité, d’efficience et de profit, ne fait aucun doute. Face aux forces qui nous dirigent – l’économisme, l’utilitarisme, la mise en équation des individus –, comment retrouver notre puissance d’agir ?
Il s’agit d’abord de refuser l’idée que tout problème doit trouver une solution rationnelle immédiate. Le réel n’est pas un donné abstrait ; il s’appréhende en situation, il est le fruit d’une histoire longue, il prend son sens particulier en lien avec les « territoires » où il se déploie. Et ces situations, cette histoire en cours, ces territoires le transforment à leur tour continuellement. Ainsi, il faut faire le pari du « savoir des gens » contre les statistiques et les expertises abstraites, des hypothèses pratiques du terrain contre les décisions politiques surplombantes, de la cohérence née des conflits contre la croyance dans une rationalité totale. Changer le monde, c’est retrouver en quoi nous le co-créons, au lieu de nous y adapter.
Version originale parue en 2011 dans la collection "Essais" du Passager clandestin. Nouvelle préface des auteurs