
		Ces deux maîtres spirituels, Thérèse (1515-1582) et Jean (1542-1591),  sont aussi deux écrivains de premier plan. Ils furent deux individus  engagés dans leur siècle, liés dans la contemplation comme dans  l´action, et résolus, pour réformer le Carmel, à affronter le monde  auquel ils appartenaient. 
C´est Thérèse qui initie la Réforme. Elle rédige le Livre de la vie pour y exposer son existence, ses péchés, pour y consigner aussi les  «faveurs» que le Seigneur lui a accordées, autrement dit ses expériences  mystiques, dont la célèbre «transverbération» : il importe de démontrer  aux adversaires de la Réforme et aux tribunaux de l´Inquisition qu´il  ne s´agit là ni des simulations d´une illuminée ni de manifestations du  démon. Son Livre des fondations décrit non sans humour les difficultés qui émaillent l´installation des couvents de carmélites déchaussées, tandis que Le Château intérieur expose dans une prose empreinte de poésie sa conception du cheminement de l´âme jusqu´à l´union avec Dieu. 
Quant  à Jean de la Croix, dont Thérèse perçut très vite le rayonnement  spirituel et dont elle fit son confesseur, c´est pendant son  incarcération dans un cachot, alors qu´il est soumis à la solitude la  plus absolue et à un traitement inhumain par les opposants à la réforme  du Carmel, qu´il compose l´essentiel du Cantique spirituel.  Splendide poème du désir et de l´extase, dans lequel expérience poétique  et expérience mystique ne sauraient être dissociées, c´est, comme Nuit obscure et Flamme d´amour vive, l´un des textes les plus intenses de la poésie universelle.

Ces deux maîtres spirituels, Thérèse (1515-1582) et Jean (1542-1591),  sont aussi deux écrivains de premier plan. Ils furent deux individus  engagés dans leur siècle, liés dans la contemplation comme dans  l´action, et résolus, pour réformer le Carmel, à affronter le monde  auquel ils appartenaient. 
C´est Thérèse qui initie la Réforme. Elle rédige le Livre de la vie pour y exposer son existence, ses péchés, pour y consigner aussi les  «faveurs» que le Seigneur lui a accordées, autrement dit ses expériences  mystiques, dont la célèbre «transverbération» : il importe de démontrer  aux adversaires de la Réforme et aux tribunaux de l´Inquisition qu´il  ne s´agit là ni des simulations d´une illuminée ni de manifestations du  démon. Son Livre des fondations décrit non sans humour les difficultés qui émaillent l´installation des couvents de carmélites déchaussées, tandis que Le Château intérieur expose dans une prose empreinte de poésie sa conception du cheminement de l´âme jusqu´à l´union avec Dieu. 
Quant  à Jean de la Croix, dont Thérèse perçut très vite le rayonnement  spirituel et dont elle fit son confesseur, c´est pendant son  incarcération dans un cachot, alors qu´il est soumis à la solitude la  plus absolue et à un traitement inhumain par les opposants à la réforme  du Carmel, qu´il compose l´essentiel du Cantique spirituel.  Splendide poème du désir et de l´extase, dans lequel expérience poétique  et expérience mystique ne sauraient être dissociées, c´est, comme Nuit obscure et Flamme d´amour vive, l´un des textes les plus intenses de la poésie universelle.
