
		S´approprier un lieu pour l´habiter est un acte fondamental de  l´homme. Mais ce que nous sommes, il nous faut aussi apprendre à  le faire nôtre, en découvrant, exerçant et habitant nos possibilités.  Cet espace intérieur est-il essentiellement celui de ma solitude, où  nul autre ne peut pénétrer, ou peut-il être celui d´une hospitalité, un  vide central où Dieu vient demeurer ?
Dans la continuité d´une tradition qui remonte à la Bible, nos  diverses demeures (chambre, appartement, maison, temple, château...)  ont permis de figurer et de décrire l´intériorité humaine. Il  s´agit de schèmes variés, tantôt pour explorer, tantôt pour construire  notre personnalité, et par là pour penser le jeu de nos forces et de  nos désirs, le déploiement de nos pensées et de nos actes, et en dégager  des lois, selon une topique, du mot qui signifie la disposition des  lieux.
Une rupture et un renversement marquent cette histoire. La  topique chrétienne, largement méconnue, forme un modèle diversifié  et approfondi au long des siècles, lequel pose l´identité humaine  comme habitable par une autre présence que la nôtre. À partir de  la Renaissance, et depuis Montaigne jusqu´à Rousseau et Kant, tout  comme dans la poésie et le roman, elle tend à s´effacer, avec son  horizon mystique, au profit d´un face-à-face avec moi-même, tout en  usant des mêmes schèmes. Ainsi se fondent l´identité moderne et la  subjectivité.
À travers la pensée de nombreux auteurs, de saint Augustin à  sainte Thérèse d´Avila, d´Origène à Dante, de Baudelaire à Freud,  ce livre décrit et médite, selon une généalogie, un axe oublié de la  pensée de l´identité, lourd de questions toujours aiguës.

S´approprier un lieu pour l´habiter est un acte fondamental de  l´homme. Mais ce que nous sommes, il nous faut aussi apprendre à  le faire nôtre, en découvrant, exerçant et habitant nos possibilités.  Cet espace intérieur est-il essentiellement celui de ma solitude, où  nul autre ne peut pénétrer, ou peut-il être celui d´une hospitalité, un  vide central où Dieu vient demeurer ?
Dans la continuité d´une tradition qui remonte à la Bible, nos  diverses demeures (chambre, appartement, maison, temple, château...)  ont permis de figurer et de décrire l´intériorité humaine. Il  s´agit de schèmes variés, tantôt pour explorer, tantôt pour construire  notre personnalité, et par là pour penser le jeu de nos forces et de  nos désirs, le déploiement de nos pensées et de nos actes, et en dégager  des lois, selon une topique, du mot qui signifie la disposition des  lieux.
Une rupture et un renversement marquent cette histoire. La  topique chrétienne, largement méconnue, forme un modèle diversifié  et approfondi au long des siècles, lequel pose l´identité humaine  comme habitable par une autre présence que la nôtre. À partir de  la Renaissance, et depuis Montaigne jusqu´à Rousseau et Kant, tout  comme dans la poésie et le roman, elle tend à s´effacer, avec son  horizon mystique, au profit d´un face-à-face avec moi-même, tout en  usant des mêmes schèmes. Ainsi se fondent l´identité moderne et la  subjectivité.
À travers la pensée de nombreux auteurs, de saint Augustin à  sainte Thérèse d´Avila, d´Origène à Dante, de Baudelaire à Freud,  ce livre décrit et médite, selon une généalogie, un axe oublié de la  pensée de l´identité, lourd de questions toujours aiguës.
