Lorsqu´il commence à écrire les Rêveries à l´automne 1776, Rousseau est un vieil homme proche de la mort, presque pauvre, célèbre dans toute l´Europe et pourtant assuré que l´espèce humaine le rejette. Il continue cependant d´écrire et les Rêveries sont à ses yeux la suite des Confessions. Mais il ne s´agit plus désormais de raconter sa vie ni de s´expliquer aux autres pour dévoiler sa vraie nature. Dans une solitude propice à l´introspection, si des souvenirs épars remontent maintenant à sa mémoire, c´est pour lui-même qu´il les consigne en même temps qu´il cherche à se mieux connaître et réfléchir plus largement sur les ressorts de notre esprit humain.
Mais ces méditations sont aussi des promenades où la rêverie devient expansion de l´être, où le contact avec la nature est source de bonheur dans la pure conscience d´exister. Une nouvelle manière d´écrire s´inaugure donc, un libre parcours sans effort que la ligne mélodieuse d´une prose souvent poétique rend admirablement sensible. Ces Rêveries que Rousseau nous laisse lorsqu´il meurt à Ermenonville en juillet 1778, il se peut ainsi qu´elles ne nous soient pas adressées : elles nous sont en tout cas destinées.
Edition de Michèle Crogiez.
Lorsqu´il commence à écrire les Rêveries à l´automne 1776, Rousseau est un vieil homme proche de la mort, presque pauvre, célèbre dans toute l´Europe et pourtant assuré que l´espèce humaine le rejette. Il continue cependant d´écrire et les Rêveries sont à ses yeux la suite des Confessions. Mais il ne s´agit plus désormais de raconter sa vie ni de s´expliquer aux autres pour dévoiler sa vraie nature. Dans une solitude propice à l´introspection, si des souvenirs épars remontent maintenant à sa mémoire, c´est pour lui-même qu´il les consigne en même temps qu´il cherche à se mieux connaître et réfléchir plus largement sur les ressorts de notre esprit humain.
Mais ces méditations sont aussi des promenades où la rêverie devient expansion de l´être, où le contact avec la nature est source de bonheur dans la pure conscience d´exister. Une nouvelle manière d´écrire s´inaugure donc, un libre parcours sans effort que la ligne mélodieuse d´une prose souvent poétique rend admirablement sensible. Ces Rêveries que Rousseau nous laisse lorsqu´il meurt à Ermenonville en juillet 1778, il se peut ainsi qu´elles ne nous soient pas adressées : elles nous sont en tout cas destinées.
Edition de Michèle Crogiez.