Ce livre s´inscrit dans un projet d´anthropologie sensorielle de l´intime. On y montre comment l´expérience du vertige dévoile une part cachée de notre écologie corporelle : plonger dans son corps, lorsque le vertige nous prend, traduit moins un désir de disparaître en s´évanouissant qu´une sensibilité ´ émersant ´ en nous. En retournant ainsi la peau, le vertige révèle une cartographie des cavernes intérieures. Se donner le vertige en y étant contraint ou de manière volontaire est une expérience enivrante. Le déséquilibre du cerveau que nous éprouvons dans le vide, dans l´isolement sensoriel, dans les effets internes des machines est tel que nous avons alors du mal à distinguer ce qui se produit en nous de ce qui provient du monde, notre vue se voile, nos sensations s´avivent et notre empathie s´active inconsciemment. Accepter son vertige, c´est consentir à communiquer avec son cerveau dans une relation plus directe entre corps et monde. La profondeur du corps est le continent noir qu´il reste à explorer par des enquêtes en première personne et des entretiens qualitatifs dont on trouvera ici d´éloquents exemples.
Ce livre s´inscrit dans un projet d´anthropologie sensorielle de l´intime. On y montre comment l´expérience du vertige dévoile une part cachée de notre écologie corporelle : plonger dans son corps, lorsque le vertige nous prend, traduit moins un désir de disparaître en s´évanouissant qu´une sensibilité ´ émersant ´ en nous. En retournant ainsi la peau, le vertige révèle une cartographie des cavernes intérieures. Se donner le vertige en y étant contraint ou de manière volontaire est une expérience enivrante. Le déséquilibre du cerveau que nous éprouvons dans le vide, dans l´isolement sensoriel, dans les effets internes des machines est tel que nous avons alors du mal à distinguer ce qui se produit en nous de ce qui provient du monde, notre vue se voile, nos sensations s´avivent et notre empathie s´active inconsciemment. Accepter son vertige, c´est consentir à communiquer avec son cerveau dans une relation plus directe entre corps et monde. La profondeur du corps est le continent noir qu´il reste à explorer par des enquêtes en première personne et des entretiens qualitatifs dont on trouvera ici d´éloquents exemples.