En 1878-1879, autour de l´âge de cinquante ans et après avoir écrit Anna Karénine, Léon Tolstoï traversa une profonde crise de vie et de conscience, celle qui allait le mener à devenir celui qu´on sait, le quasi-prophète qui inspirerait Gandhi et des millions d´autres. Ma Confession est le livre crucial de cette crise, écrit en 1879, et depuis longtemps n´était plus édité.
Initialement prévu pour être une « Introduction à une critique de la théologie dogmatique » préfigurant une vaste oeuvre théologique en quatre parties, Léon Tolstoï en a finalement fait un texte court et simple parlant à tout être humain, le réceptacle de toute ces interrogations qui le hantaient depuis son enfance et qui sont celles de toute personne en ce monde : « Qu´est-ce qui sortira de ce que je fais aujourd´hui ? de ce que je ferai demain ? Qu´est-ce qui sortira de toute ma vie ? » et « Quel est le sens de la vie ? », questions demeurant sans réponses pour lui et qui rendent la vie « impossible », et finissant par se transformer en une manière de concevoir Dieu et la foi qui ne pouvait que se heurter à l´Église orthodoxe et à tout dogme établi.
Complètement inconnue du public français et longtemps interdite par la censure, Confession, est une œuvre bouleversante à consonances très largement autobiographiques et totalement originale. Tolstoï y déploie le paysage d´une âme désespérément séparée de Dieu, désertée par la grâce, seule face à l´obsession de la mort.
Une première tentative de publication eut lieu en 1882 dans une des plus grande revue de l´Empire russe mais le texte fut presque en totalité éliminé par la censure de l´Église orthodoxe. Il fut publié à l´étranger à Genève en 1884, avant d´être traduit en français en 1887. Il circula longtemps en Russie en manuscrits avant de connaître une première publication restreinte en 1906 et de devenir pour toute une génération le grand livre de cet idéal ascétique et mystique.
Aveu d´une puissance rare, même chez un écrivain aussi considérable, précisément parce qu´il abandonne tout artifice littéraire, inévitablement entaché de péché dans sa nouvelle vision du monde, pour conférer aux mots une sorte d´énergie primitive, une signification transparente libérée de toute médiation.
Nous sommes ici au cœur de la vérité tolstoïenne si proche de la sainteté, témoins fascinés d´une expérience unique, relatée dans une langue limpide et par-là même universelle.
Traduit du russe par j-Wladimir Bienstock.
Léon Tolstoï (1828-1910) est le géant de la littérature russe. Sa vie créatrice est divisée est deux, la première partie voyant l´écriture de Guerre et paix et Anna Karénine et la gloire de l´écrivain que vint déchirer une violente crise spirituelle, ouvrant la seconde partie de sa vie, celle de l´ascète et du sage revenu à la vie simple du peuple et aux origines du message biblique.
En 1878-1879, autour de l´âge de cinquante ans et après avoir écrit Anna Karénine, Léon Tolstoï traversa une profonde crise de vie et de conscience, celle qui allait le mener à devenir celui qu´on sait, le quasi-prophète qui inspirerait Gandhi et des millions d´autres. Ma Confession est le livre crucial de cette crise, écrit en 1879, et depuis longtemps n´était plus édité.
Initialement prévu pour être une « Introduction à une critique de la théologie dogmatique » préfigurant une vaste oeuvre théologique en quatre parties, Léon Tolstoï en a finalement fait un texte court et simple parlant à tout être humain, le réceptacle de toute ces interrogations qui le hantaient depuis son enfance et qui sont celles de toute personne en ce monde : « Qu´est-ce qui sortira de ce que je fais aujourd´hui ? de ce que je ferai demain ? Qu´est-ce qui sortira de toute ma vie ? » et « Quel est le sens de la vie ? », questions demeurant sans réponses pour lui et qui rendent la vie « impossible », et finissant par se transformer en une manière de concevoir Dieu et la foi qui ne pouvait que se heurter à l´Église orthodoxe et à tout dogme établi.
Complètement inconnue du public français et longtemps interdite par la censure, Confession, est une œuvre bouleversante à consonances très largement autobiographiques et totalement originale. Tolstoï y déploie le paysage d´une âme désespérément séparée de Dieu, désertée par la grâce, seule face à l´obsession de la mort.
Une première tentative de publication eut lieu en 1882 dans une des plus grande revue de l´Empire russe mais le texte fut presque en totalité éliminé par la censure de l´Église orthodoxe. Il fut publié à l´étranger à Genève en 1884, avant d´être traduit en français en 1887. Il circula longtemps en Russie en manuscrits avant de connaître une première publication restreinte en 1906 et de devenir pour toute une génération le grand livre de cet idéal ascétique et mystique.
Aveu d´une puissance rare, même chez un écrivain aussi considérable, précisément parce qu´il abandonne tout artifice littéraire, inévitablement entaché de péché dans sa nouvelle vision du monde, pour conférer aux mots une sorte d´énergie primitive, une signification transparente libérée de toute médiation.
Nous sommes ici au cœur de la vérité tolstoïenne si proche de la sainteté, témoins fascinés d´une expérience unique, relatée dans une langue limpide et par-là même universelle.
Traduit du russe par j-Wladimir Bienstock.
Léon Tolstoï (1828-1910) est le géant de la littérature russe. Sa vie créatrice est divisée est deux, la première partie voyant l´écriture de Guerre et paix et Anna Karénine et la gloire de l´écrivain que vint déchirer une violente crise spirituelle, ouvrant la seconde partie de sa vie, celle de l´ascète et du sage revenu à la vie simple du peuple et aux origines du message biblique.