"""De sa pointe aiguë, le roseau nous écrit et nous dessine ..."" De ce roseau naîtra le calame, instrument du calligraphe, mais aussi la flûte du soufi. Ainsi Salah Stétié, d’une réflexion sur l’écriture et la calligraphie, nous entraine-t-il, par le biais de l’inspiration, jusqu’à une méditation sur le rouah, le souffle créateur, en compagnie des grands mystiques de l’Islam, frères ainés de Rimbaud.
"" Tout se passe à la conjonction de la mer et du vent. Le vent est notre père et notre fils, la mer est nore mère et notre fille. La mer est pleine de formes et le vent d’invisible : il est demandé à l’invisible de nous aider, calame en main, à donner l’être à du visible, visible qui ne soit pas sevré d’invisible. Que le roseau défini comme le lieu de passage et de communication des deux rêgnes, que le roseau soit ainsi exalté en tant qu’instrument de la plus vaste des générosités à nous consentie ! Lui, qui ne connaît que quelques mots, ceux de nos lexiques, n’est capable, à notre aptitude, que de quelques glyphes. Mais que de mots inconnus de toutes nos langues, que de signes et que de symboles sont encore enfouis dans les profondeurs de l’espèce ; et que d’idées n’ont pas encore été exrpimées simplement parce que les vocables font défaut ! Que des sentiments n’aient pas encore été éprouvés parce que la sémantique amoureuse ou sensible est bloquée, voilà qui mériterait de nous rendre singulièrement modestes. Le plus insensé de l’écriture réside peut-être dans le fait que nous habitons des impasses et que, pourtant nous continuons d’avancer. Dieu lui-même, à plusieurs reprises, dans le Coran, n’hésite pas à nous faire observer implicitement notre pénurie contrastant avec son infinitude :
Si la mer était une encre
pour écrire les paroles de mon Seigneur,
la mer serait assurément tarie
avant que ne tarissent les paroles de mon Seigneur,
même si nous apportions encore
une quantité d’encre égale à la première.
( Coran, sourate XVIII, verset 109 ) ""
(Commentaires de l´éditeur)"
"""De sa pointe aiguë, le roseau nous écrit et nous dessine ..."" De ce roseau naîtra le calame, instrument du calligraphe, mais aussi la flûte du soufi. Ainsi Salah Stétié, d’une réflexion sur l’écriture et la calligraphie, nous entraine-t-il, par le biais de l’inspiration, jusqu’à une méditation sur le rouah, le souffle créateur, en compagnie des grands mystiques de l’Islam, frères ainés de Rimbaud.
"" Tout se passe à la conjonction de la mer et du vent. Le vent est notre père et notre fils, la mer est nore mère et notre fille. La mer est pleine de formes et le vent d’invisible : il est demandé à l’invisible de nous aider, calame en main, à donner l’être à du visible, visible qui ne soit pas sevré d’invisible. Que le roseau défini comme le lieu de passage et de communication des deux rêgnes, que le roseau soit ainsi exalté en tant qu’instrument de la plus vaste des générosités à nous consentie ! Lui, qui ne connaît que quelques mots, ceux de nos lexiques, n’est capable, à notre aptitude, que de quelques glyphes. Mais que de mots inconnus de toutes nos langues, que de signes et que de symboles sont encore enfouis dans les profondeurs de l’espèce ; et que d’idées n’ont pas encore été exrpimées simplement parce que les vocables font défaut ! Que des sentiments n’aient pas encore été éprouvés parce que la sémantique amoureuse ou sensible est bloquée, voilà qui mériterait de nous rendre singulièrement modestes. Le plus insensé de l’écriture réside peut-être dans le fait que nous habitons des impasses et que, pourtant nous continuons d’avancer. Dieu lui-même, à plusieurs reprises, dans le Coran, n’hésite pas à nous faire observer implicitement notre pénurie contrastant avec son infinitude :
Si la mer était une encre
pour écrire les paroles de mon Seigneur,
la mer serait assurément tarie
avant que ne tarissent les paroles de mon Seigneur,
même si nous apportions encore
une quantité d’encre égale à la première.
( Coran, sourate XVIII, verset 109 ) ""
(Commentaires de l´éditeur)"