
		L’athéisme qui nie l’existence de Dieu n’est pas le pire refus de Dieu  possible. Certains croyants ont trouvé Dieu et pourtant ne Le servent  pas, on pourrait même avancer qu’ils Le servent d’autant moins. Ils se  perdent précisément dans la mesure où ils L’ont trouvé. Ceux-là ne sont  pas athées ; ils reconnaissent tous les articles de la foi chrétienne  et, néanmoins, ils refusent Dieu de la manière la plus radicale, en  connaissance de cause. Ils surpassent l’athéisme et nous révèlent un  lieu plus ténébreux, d’autant plus ténébreux qu’il se sert de la lumière  pour épaissir ses ténèbres.
Tel est le lieu du démoniaque, qui  ne concerne pas seulement le danger des démons : un chrétien ne saurait  l’ignorer, car il désigne aussi une possibilité tragiquement sienne,  celle d’une perdition qui s’ouvre au cœur même de la chrétienté. Le  démoniaque n’est pas tant de vouloir le mal que de vouloir faire le bien  par ses seules forces, sans obéir à un Autre, dans un don qui prétend  ne rien recevoir, dans une espèce de générosité qui coïncide avec le  plus subtil orgueil.
 Cet ouvrage a reçu le Prix de littérature  religieuse 2010.

L’athéisme qui nie l’existence de Dieu n’est pas le pire refus de Dieu  possible. Certains croyants ont trouvé Dieu et pourtant ne Le servent  pas, on pourrait même avancer qu’ils Le servent d’autant moins. Ils se  perdent précisément dans la mesure où ils L’ont trouvé. Ceux-là ne sont  pas athées ; ils reconnaissent tous les articles de la foi chrétienne  et, néanmoins, ils refusent Dieu de la manière la plus radicale, en  connaissance de cause. Ils surpassent l’athéisme et nous révèlent un  lieu plus ténébreux, d’autant plus ténébreux qu’il se sert de la lumière  pour épaissir ses ténèbres.
Tel est le lieu du démoniaque, qui  ne concerne pas seulement le danger des démons : un chrétien ne saurait  l’ignorer, car il désigne aussi une possibilité tragiquement sienne,  celle d’une perdition qui s’ouvre au cœur même de la chrétienté. Le  démoniaque n’est pas tant de vouloir le mal que de vouloir faire le bien  par ses seules forces, sans obéir à un Autre, dans un don qui prétend  ne rien recevoir, dans une espèce de générosité qui coïncide avec le  plus subtil orgueil.
 Cet ouvrage a reçu le Prix de littérature  religieuse 2010.
