On considère généralement que la « doctrine de l´Éveil », ouvrage publié par Julius Evola (1898-1974) en 1943, est une discipline, une ascèse, une méthode pour se diriger dans la vie et qu´elle est, d´abord et avant tout, un guide existentiel au sein de la présente période. Ceci n´est évidemment point faux, d´ailleurs le livre porte en sous titre : « Essai sur l´ascèse bouddhique », et consacre de longs développements au sujet de l´agir et des règles qui doivent servir pour savoir comment se diriger afin de se prémunir des pièges, nombreux, qui entourent ceux qui aspirent à la « Libération ».

Pourtant, cette « doctrine de l´Éveil » se fonde sur un corpus métaphysique, dépassant très largement la question relative à la marche de l´âme noble au sein de la réalité factuelle, corpus métaphysique touchant à des vérités de nature intemporelle qui sont inscrites dans « l´être » des choses qui composent le monde, et ne sont donc pas limitées à un temps particulier, mais s´étendent à l´ensemble du vivant, passé, présent et futur compris.

Il est donc essentiel de se pencher avec attention sur ce corpus métaphysique, pour comprendre sur quels principes exacts repose la « doctrine de l´Éveil », de sorte de fournir à l´homme différencié de la présente période, les clés théoriques de la « voie héroïque du détachement parfait », lui permettant de demeurer « debout au milieu des ruines ».