"Entendement, imagination - raison - tels sont les minces treillis de l´Univers en nous. Quant à leurs merveilleux mélanges, conformations et passages, pas un mot. Il n´est venu à l´idée de personne de s´enquérir de forces encore neuves et inconnues - et de rechercher leurs rapports communs - Qui sait quels merveilleux rassemblements, quelles merveilleuses générations s´annoncent encore dans notre intériorité."
Réconcilier l´homme et l´univers, l´homme et le règne animal, l´homme et l´homme... Portés par une passion cosmique démesurée, habités par une volonté de synthèse forcenée, il y a dans ces manuscrits de 1799-1800 un souffle primitif et chaotique.
Fragment après fragment, Novalis condense sa pensée et mêle digressions sur l´infini de l´univers, pensées désarticulées et ponts jetés entre des disciplines en apparence éloignées, conférant à l´ensemble le rythme d´une respiration magique. À la confluence de la mystique, de la science et de la poésie, rien ne l´intéresse plus que les relations universelles, signes que tout phénomène est toujours déjà au cœur des autres phénomènes, comme un accès immédiat à un univers infiniment complexe. Pour restituer une totalité disparate, quelle forme plus adaptée que celle de ces fragments ? Chaque mot devient signe d´une réalité plus large, chaque remarque ou description d´un phénomène est toujours livre à venir.
C´est ainsi que Novalis nous initie à un royaume magique où la poésie peut devenir cet élément merveilleux qui habite tous les êtres sans possibilité d´exclusion, où tous les champs couverts par l´esprit humain - la philosophie, la science, l´art, la religion - sont transfigurés. Un monde où, pour que ses mystères soient révélés, À la fin tout devient poésie.
Traduit de l´allemand et précédé de Science, art et religion par Olivier Schefer.
"Entendement, imagination - raison - tels sont les minces treillis de l´Univers en nous. Quant à leurs merveilleux mélanges, conformations et passages, pas un mot. Il n´est venu à l´idée de personne de s´enquérir de forces encore neuves et inconnues - et de rechercher leurs rapports communs - Qui sait quels merveilleux rassemblements, quelles merveilleuses générations s´annoncent encore dans notre intériorité."
Réconcilier l´homme et l´univers, l´homme et le règne animal, l´homme et l´homme... Portés par une passion cosmique démesurée, habités par une volonté de synthèse forcenée, il y a dans ces manuscrits de 1799-1800 un souffle primitif et chaotique.
Fragment après fragment, Novalis condense sa pensée et mêle digressions sur l´infini de l´univers, pensées désarticulées et ponts jetés entre des disciplines en apparence éloignées, conférant à l´ensemble le rythme d´une respiration magique. À la confluence de la mystique, de la science et de la poésie, rien ne l´intéresse plus que les relations universelles, signes que tout phénomène est toujours déjà au cœur des autres phénomènes, comme un accès immédiat à un univers infiniment complexe. Pour restituer une totalité disparate, quelle forme plus adaptée que celle de ces fragments ? Chaque mot devient signe d´une réalité plus large, chaque remarque ou description d´un phénomène est toujours livre à venir.
C´est ainsi que Novalis nous initie à un royaume magique où la poésie peut devenir cet élément merveilleux qui habite tous les êtres sans possibilité d´exclusion, où tous les champs couverts par l´esprit humain - la philosophie, la science, l´art, la religion - sont transfigurés. Un monde où, pour que ses mystères soient révélés, À la fin tout devient poésie.
Traduit de l´allemand et précédé de Science, art et religion par Olivier Schefer.