"Second volet d´une relecture de l´oeuvre de Merleau-Ponty à la lumière de ses inédits, cet ouvrage explore la façon dont l´intention philosophique de l´auteur est de bout en bout animée par une lecture critique de l´entreprise cartésienne. Merleau-Ponty entend affronter le "" tremblement vite surmonté "" qui aurait été celui de Descartes face aux "" confusions "" de la chair : la confusion de l´âme et du corps, celle des sentiments, et la pensée confuse à laquelle donnent lieu ces mêmes phénomènes. Ce scénario doit beaucoup à l´enracinement des années trente, où le projet merleau-pontien se forge dans une opposition radicale à la tradition idéaliste française représentée par Léon Brunschvicg. L´influence séminale de l´incarnation et du mystère chez Gabriel Marcel, celle de l´intentionnalité affective chez Max Scheler, posent les premiers jalons d´une future pensée de la chair et d´une réhabilitation ontologique de l´expérience sensible. Pourtant les conceptions merleau-pontiennes de la chair et du désir vont progressivement dépasser ces perspectives initiales, dans la longue maturation d´une écriture de l´empiétement qui débouche sur le motif du chiasme. Inspiré du propre ""tremblement"" d´un Valéry libéré de l´intellectualisme, le chiasme du désir tente une dernière fois de relever le défi des confusions cartésiennes, voulant réussir là même où Leibniz aurait échoué.
----- Ancien élève de l´Ecole Normale Supérieure, agrégé de philosophie et de mathématiques, docteur en philosophie, Emmanuel de Saint Aubert est chercheur au CNRS, UMR 8547."
"Second volet d´une relecture de l´oeuvre de Merleau-Ponty à la lumière de ses inédits, cet ouvrage explore la façon dont l´intention philosophique de l´auteur est de bout en bout animée par une lecture critique de l´entreprise cartésienne. Merleau-Ponty entend affronter le "" tremblement vite surmonté "" qui aurait été celui de Descartes face aux "" confusions "" de la chair : la confusion de l´âme et du corps, celle des sentiments, et la pensée confuse à laquelle donnent lieu ces mêmes phénomènes. Ce scénario doit beaucoup à l´enracinement des années trente, où le projet merleau-pontien se forge dans une opposition radicale à la tradition idéaliste française représentée par Léon Brunschvicg. L´influence séminale de l´incarnation et du mystère chez Gabriel Marcel, celle de l´intentionnalité affective chez Max Scheler, posent les premiers jalons d´une future pensée de la chair et d´une réhabilitation ontologique de l´expérience sensible. Pourtant les conceptions merleau-pontiennes de la chair et du désir vont progressivement dépasser ces perspectives initiales, dans la longue maturation d´une écriture de l´empiétement qui débouche sur le motif du chiasme. Inspiré du propre ""tremblement"" d´un Valéry libéré de l´intellectualisme, le chiasme du désir tente une dernière fois de relever le défi des confusions cartésiennes, voulant réussir là même où Leibniz aurait échoué.
----- Ancien élève de l´Ecole Normale Supérieure, agrégé de philosophie et de mathématiques, docteur en philosophie, Emmanuel de Saint Aubert est chercheur au CNRS, UMR 8547."