Au semestre d´hiver 1926-1927, tandis que Heidegger est en train d´achever son maître-livre Être et Temps, il dispense un cours qui offre une grande traversée dans l´histoire de la philosophie. Celui-ci constitue à bien des égards le laboratoire de l´ouvrage.
Heidegger y trace en effet un chemin entre la métaphysique moderne et la théologie médiévale, en avançant l´idée que la doctrine moderne de l´être qui se déploie autour du « Je » cartésien doit se comprendre à partir de la doctrine de saint Thomas. Le philosophe scolastique apparaît lui-même comme le point de consolidation de la métaphysique antique, entièrement refondue dans le cadre de la théologie chrétienne. Heidegger entreprend ensuite une analyse - inédite dans son œuvre - de l´Éthique de Spinoza, faisant émerger le spinozisme comme la seule philosophie moderne, avant Hegel, qui soit parvenue à penser l´être absolument.
Tout en corrigeant l´idée que Heidegger aurait exclu Spinoza de sa compréhension de la métaphysique, ces leçons représentent également un document de premier ordre pour reconstituer la genèse de sa réflexion : ce serait pour pallier les lacunes d´une métaphysique au sein de laquelle l´être est rabattu sur la substance ou le sujet que le philosophe se serait vu confronté à la nécessité de tenter un nouveau commencement pour la pensée.
Martin Heidegger (1889-1976) est considéré comme l´un des philosophes majeurs du XXe siècle, dont l´influence a été considérable, d´Arendt à Foucault en passant par Sartre ou Levinas. Son engagement en faveur du national-socialisme à partir des années 1930 a été présenté et discuté dans de nombreux ouvrages, dont, au Seuil, Heidegger et l´antisémitisme de Peter Trawny (Points, 2023).
Au semestre d´hiver 1926-1927, tandis que Heidegger est en train d´achever son maître-livre Être et Temps, il dispense un cours qui offre une grande traversée dans l´histoire de la philosophie. Celui-ci constitue à bien des égards le laboratoire de l´ouvrage.
Heidegger y trace en effet un chemin entre la métaphysique moderne et la théologie médiévale, en avançant l´idée que la doctrine moderne de l´être qui se déploie autour du « Je » cartésien doit se comprendre à partir de la doctrine de saint Thomas. Le philosophe scolastique apparaît lui-même comme le point de consolidation de la métaphysique antique, entièrement refondue dans le cadre de la théologie chrétienne. Heidegger entreprend ensuite une analyse - inédite dans son œuvre - de l´Éthique de Spinoza, faisant émerger le spinozisme comme la seule philosophie moderne, avant Hegel, qui soit parvenue à penser l´être absolument.
Tout en corrigeant l´idée que Heidegger aurait exclu Spinoza de sa compréhension de la métaphysique, ces leçons représentent également un document de premier ordre pour reconstituer la genèse de sa réflexion : ce serait pour pallier les lacunes d´une métaphysique au sein de laquelle l´être est rabattu sur la substance ou le sujet que le philosophe se serait vu confronté à la nécessité de tenter un nouveau commencement pour la pensée.
Martin Heidegger (1889-1976) est considéré comme l´un des philosophes majeurs du XXe siècle, dont l´influence a été considérable, d´Arendt à Foucault en passant par Sartre ou Levinas. Son engagement en faveur du national-socialisme à partir des années 1930 a été présenté et discuté dans de nombreux ouvrages, dont, au Seuil, Heidegger et l´antisémitisme de Peter Trawny (Points, 2023).