
Pour la pensée chinoise, l’écriture est le reflet parfait du cosmos.
Le  mot qui enracine cette idée est wen, que l’on traduit en général par  “culture”. Et de quoi wen est-il originellement le nom ? Des stries.  Rides qui s’entrecroisent sur les flots, rayures du tigre, nervures des  feuilles qui inspireront les huit trigrammes du Yijing, donc des lignes  qui savent dire le monde. C’est ainsi que l’entend le Shuowen jiezi d’où  le constat que “ces wen sont à l’origine de l’écriture et de la  peinture, mais aussi de la littérature et de la culture, en un mot de la  civilisation”.
Or le cosmos, contrairement aux visions de quelques  égarés qui le tiennent pour un chaos, témoigne d’une organisation  harmonieuse allant toujours en se renouvelant, un ordre parfait. D’où  l’ordre immuable des traits. D’où aussi l’impression qu’un caractère  réussi forme une galaxie miniature dont chaque élément attire et  repousse chacun des autres éléments. Le jeu des formes est, ici, bien  éloigné de toute préoccupation esthétique et il est clair que le  calligraphe agissant se sent pénétré d’énergies venues de plus profond  que lui : son corps est le vecteur qui transmet jusqu’à la pointe  extrême du pinceau l’architecture de l’univers.
Cet ouvrage regroupe  cent des plus illustres calligraphes chinois, avec illustrations de leur  graphie : de Cai Yong (132-192), sous les Han, poète et premier  calligraphe majeur de l’histoire, et sa fille, la légendaire Cai Yan, au  créateur de la cursive sur soie, Zhang Zhi (190), jusqu’à Mao Zedong et  son fidèle, l’écrivain Guo Moruo, Feng Wenfeng (1901-1960) présidente  de la Société des femmes calligraphes, en passant par les empereurs  mandchous Kangxi (1661-1722) et Qianlong (1736-1795), l’empereur Song,  Zhao Ji (1082-1135), le fameux poète Tang, Li Bai, les hauts  fonctionnaires Wang Xizhi (303-361), auteur de la célébrissime Préface  au Pavillon des orchidées et son fils Xuanzhi… Plus bien d’autres,  puissants ou obscurs, tous maîtres en variations de l’art du pinceau.

Pour la pensée chinoise, l’écriture est le reflet parfait du cosmos.
Le  mot qui enracine cette idée est wen, que l’on traduit en général par  “culture”. Et de quoi wen est-il originellement le nom ? Des stries.  Rides qui s’entrecroisent sur les flots, rayures du tigre, nervures des  feuilles qui inspireront les huit trigrammes du Yijing, donc des lignes  qui savent dire le monde. C’est ainsi que l’entend le Shuowen jiezi d’où  le constat que “ces wen sont à l’origine de l’écriture et de la  peinture, mais aussi de la littérature et de la culture, en un mot de la  civilisation”.
Or le cosmos, contrairement aux visions de quelques  égarés qui le tiennent pour un chaos, témoigne d’une organisation  harmonieuse allant toujours en se renouvelant, un ordre parfait. D’où  l’ordre immuable des traits. D’où aussi l’impression qu’un caractère  réussi forme une galaxie miniature dont chaque élément attire et  repousse chacun des autres éléments. Le jeu des formes est, ici, bien  éloigné de toute préoccupation esthétique et il est clair que le  calligraphe agissant se sent pénétré d’énergies venues de plus profond  que lui : son corps est le vecteur qui transmet jusqu’à la pointe  extrême du pinceau l’architecture de l’univers.
Cet ouvrage regroupe  cent des plus illustres calligraphes chinois, avec illustrations de leur  graphie : de Cai Yong (132-192), sous les Han, poète et premier  calligraphe majeur de l’histoire, et sa fille, la légendaire Cai Yan, au  créateur de la cursive sur soie, Zhang Zhi (190), jusqu’à Mao Zedong et  son fidèle, l’écrivain Guo Moruo, Feng Wenfeng (1901-1960) présidente  de la Société des femmes calligraphes, en passant par les empereurs  mandchous Kangxi (1661-1722) et Qianlong (1736-1795), l’empereur Song,  Zhao Ji (1082-1135), le fameux poète Tang, Li Bai, les hauts  fonctionnaires Wang Xizhi (303-361), auteur de la célébrissime Préface  au Pavillon des orchidées et son fils Xuanzhi… Plus bien d’autres,  puissants ou obscurs, tous maîtres en variations de l’art du pinceau.
