Qui, dans les rangs de la critique autorisée, s´offusque de voir les penseurs du vivant et leurs compagnons postmodernes, disciples de Bruno Latour, Phillipe Descola et Donna Haraway, considérer le concept de nature comme réactionnaire ? Il en résulte pourtant cette incongruité : ils défendent une écologie sans nature. En évacuant cette notion pour lui substituer celles de « vivant » et de « non-humain », réputées plus inclusives, y compris pour les machines et les systèmes « intelligents », les « descolatouriens » avalisent le développement technologique. Ils s´accommodent de l´expansion de l´industrialisme, ou ordre du technique, né des noces de l´accumulation du capital et de la science physique galiléo-newtonienne. À la Belle Époque, des anarchistes ont, eux, saisi intuitivement l´ampleur des nuisances de l´industrialisme, voué à artificialiser la nature jusqu´à vouloir totalement la maîtriser. Ce livre vise à renouer le fil de leur révolte. La nature mérite en effet d´être méditée et sentie pour elle-même, dans son caractère énigmatique, par ceux qui naissent d´elle, œuvrent à ses côtés, puis acceptent leur mort. Ceux-là, dont l´honneur est de lier, indissolublement, nature et liberté, nous les nommons « naturiens ».
Qui, dans les rangs de la critique autorisée, s´offusque de voir les penseurs du vivant et leurs compagnons postmodernes, disciples de Bruno Latour, Phillipe Descola et Donna Haraway, considérer le concept de nature comme réactionnaire ? Il en résulte pourtant cette incongruité : ils défendent une écologie sans nature. En évacuant cette notion pour lui substituer celles de « vivant » et de « non-humain », réputées plus inclusives, y compris pour les machines et les systèmes « intelligents », les « descolatouriens » avalisent le développement technologique. Ils s´accommodent de l´expansion de l´industrialisme, ou ordre du technique, né des noces de l´accumulation du capital et de la science physique galiléo-newtonienne. À la Belle Époque, des anarchistes ont, eux, saisi intuitivement l´ampleur des nuisances de l´industrialisme, voué à artificialiser la nature jusqu´à vouloir totalement la maîtriser. Ce livre vise à renouer le fil de leur révolte. La nature mérite en effet d´être méditée et sentie pour elle-même, dans son caractère énigmatique, par ceux qui naissent d´elle, œuvrent à ses côtés, puis acceptent leur mort. Ceux-là, dont l´honneur est de lier, indissolublement, nature et liberté, nous les nommons « naturiens ».