"Ce recueil de contes français, assemblé à l´origine pour une collection publiée aux Etats-Unis où il parut en 1968, est singulier à plusieurs égards. Florilège de la production narrative de la France, il est bien loin d´en couvrir toutes les régions ou provinces et ne fait appel qu´à des collectes contemporaines, négligeant délibérément les moissons abondantes de l´époque que Paul Delarue appelait l´""âge d´or"" du conte populaire français, entre 1870 et la première guerre mondiale. Celui-ci note l´éclipse des enquêtes de terrain et des recherches théoriques entre les deux guerres mondiales. La deuxième après-guerre est marquée par la mise en oeuvre du Catalogue des contes français, indispensable à ses yeux parce qu´""aucune étude d´ensemble n´est possible sans un répertoire complet des documents recueillis"". Mais il signale l´importance qu´il y a, à cette époque, de recueillir les contes qui survivent encore. Il nomme les jeunes collecteurs que sont Ariane de Félice, Charles Joisten, Geneviève Massignon. Sauf qu´aux yeux de ceux-ci, il ne s´agit nullement de ""survivances"", mais d´une tradition encore vivace. Ainsi, au nez et à la barbe de ceux qui, nombreux, pensent la tradition du contage défunte ou à l´agonie, chassée par "" l´instruction publique "", les journaux, deux guerres mondiales, etc., Geneviève Massignon ose composer un recueil contemporain à partir de ses recherches les plus récentes qu´elle complète en puisant dans les collectes de ceux qui, comme elle, pensent cette tradition encore vivace. Ce faisant, elle élabore un véritable manifeste, devenu, au fil du temps, un classique."
"Ce recueil de contes français, assemblé à l´origine pour une collection publiée aux Etats-Unis où il parut en 1968, est singulier à plusieurs égards. Florilège de la production narrative de la France, il est bien loin d´en couvrir toutes les régions ou provinces et ne fait appel qu´à des collectes contemporaines, négligeant délibérément les moissons abondantes de l´époque que Paul Delarue appelait l´""âge d´or"" du conte populaire français, entre 1870 et la première guerre mondiale. Celui-ci note l´éclipse des enquêtes de terrain et des recherches théoriques entre les deux guerres mondiales. La deuxième après-guerre est marquée par la mise en oeuvre du Catalogue des contes français, indispensable à ses yeux parce qu´""aucune étude d´ensemble n´est possible sans un répertoire complet des documents recueillis"". Mais il signale l´importance qu´il y a, à cette époque, de recueillir les contes qui survivent encore. Il nomme les jeunes collecteurs que sont Ariane de Félice, Charles Joisten, Geneviève Massignon. Sauf qu´aux yeux de ceux-ci, il ne s´agit nullement de ""survivances"", mais d´une tradition encore vivace. Ainsi, au nez et à la barbe de ceux qui, nombreux, pensent la tradition du contage défunte ou à l´agonie, chassée par "" l´instruction publique "", les journaux, deux guerres mondiales, etc., Geneviève Massignon ose composer un recueil contemporain à partir de ses recherches les plus récentes qu´elle complète en puisant dans les collectes de ceux qui, comme elle, pensent cette tradition encore vivace. Ce faisant, elle élabore un véritable manifeste, devenu, au fil du temps, un classique."