Comme Côme l´Ancien et, surtout, Laurent le Magnifique, Côme Ier sait avec génie mettre la culture au service de la politique. Moins sensible à la poésie que Laurent, Côme l´est davantage aux sciences et aux techniques. C´est ainsi qu´il s´intéresse à l´alchimie, et notamment à tout ce qui touche à la métallurgie et à la recherche pharmaco-médicale. S´attachant à cerner le difficile statut de l´alchimie, Alfredo Perifano montre comment celle-ci put entretenir des rapports féconds avec maints aspects de la culture de la Renaissance, et comment elle se situe au sein des activités scientifiques organisées et contrôlées par le pouvoir médicéen. L´engagement du prince est grand. De nombreuses recherches sont effectué es dans les locaux de la Fonderia. Ces expériences, qui se déroulent dans un espace privé, ont des retombées publiques. Les activités alchimiques s´insèrent dans le réseau symbolique tissé autour de l´image du prince idéal, médecin et philosophe œuvrant pour la santé et le salut de son peuple, image façonnée par Côme avec l´aide des intellectuels de sa cour. Appuyée sur une analyse détaillée d´ouvrages dédiés à Côme, peu connus ou inédits, qui permettent de suivre les développements de l´alchimie au XVIe siècle et de mieux cerner les centres d´intérêt du dédicataire, l´étude d´Alfredo Perifano constitue ainsi une contribution significative, non seulement à l´histoire de la culture de la Renaissance, mais aussi à celle de la politique culturelle, v oire de l´emblématique médicéenne.