"« Louez-le sur des cymbales retentissantes, louez-le sur les cymbales de la joie. » Ce n´est qu´en frappant les cymbales que l´on produit des sons ; de là vient qu´on les a parfois comparées à nos lèvres. Mais il me semble qu´on leur donne un sens bien préférable en disant qu´on loue Dieu sur des cymbales, quand chaque fidèle est honoré par ses frères et non par lui-même, et que cet honneur mutuel devient pour Dieu une louange. Aussi, de peur, je crois, que la pensée ne s´arrête sur des cymbales qui résonnent sans âme, le Prophète ajoute : « cymbales de la jubilation » ; car la jubilation ou l´ineffable louange ne saurait venir que de l´âme. N´oublions pas toutefois que, au dire des musiciens et comme l´expérience le démontre, il y a trois sortes de sons, que produisent la voix, le souffle, l´impulsion ; la voix, quand un homme chante sans le secours d´aucun instrument ; le souffle, qui donne les sons de la flûte ou de quelque instrument semblable ; et l´impulsion, comme dans la harpe ou tout ce qui lui ressemble. Le Prophète n´a donc oublié aucun son ; il nous marque la voix dans les choeurs, le souffle dans la flûte, l´impulsion dans la harpe. Ce qui nous montrerait par comparaison et non par propriété, l´esprit, l´âme et le corps. Quand donc le Seigneur nous dit : « Louez le Seigneur dans ses saints », à qui s´adresse-t-il, sinon à eux-mêmes ? [...] Vous êtes la trompette, le psaltérion, la harpe, le tambour, le choeur, les cordes, l´orgue et les cymbales de la jubilation, qui donnent des sons mélodieux ou des sons en accord. Vous êtes tout cela ; que la pensée ne s´arrête à rien de vil, à rien de passager, à rien de futile. Et comme la sagesse de la chair est mortelle, « que tout esprit loue le Seigneur ». (Saint Augustin, Discours sur le psaume 150)"
"« Louez-le sur des cymbales retentissantes, louez-le sur les cymbales de la joie. » Ce n´est qu´en frappant les cymbales que l´on produit des sons ; de là vient qu´on les a parfois comparées à nos lèvres. Mais il me semble qu´on leur donne un sens bien préférable en disant qu´on loue Dieu sur des cymbales, quand chaque fidèle est honoré par ses frères et non par lui-même, et que cet honneur mutuel devient pour Dieu une louange. Aussi, de peur, je crois, que la pensée ne s´arrête sur des cymbales qui résonnent sans âme, le Prophète ajoute : « cymbales de la jubilation » ; car la jubilation ou l´ineffable louange ne saurait venir que de l´âme. N´oublions pas toutefois que, au dire des musiciens et comme l´expérience le démontre, il y a trois sortes de sons, que produisent la voix, le souffle, l´impulsion ; la voix, quand un homme chante sans le secours d´aucun instrument ; le souffle, qui donne les sons de la flûte ou de quelque instrument semblable ; et l´impulsion, comme dans la harpe ou tout ce qui lui ressemble. Le Prophète n´a donc oublié aucun son ; il nous marque la voix dans les choeurs, le souffle dans la flûte, l´impulsion dans la harpe. Ce qui nous montrerait par comparaison et non par propriété, l´esprit, l´âme et le corps. Quand donc le Seigneur nous dit : « Louez le Seigneur dans ses saints », à qui s´adresse-t-il, sinon à eux-mêmes ? [...] Vous êtes la trompette, le psaltérion, la harpe, le tambour, le choeur, les cordes, l´orgue et les cymbales de la jubilation, qui donnent des sons mélodieux ou des sons en accord. Vous êtes tout cela ; que la pensée ne s´arrête à rien de vil, à rien de passager, à rien de futile. Et comme la sagesse de la chair est mortelle, « que tout esprit loue le Seigneur ». (Saint Augustin, Discours sur le psaume 150)"