"« Placer le bonheur dans les actions, c’est le placer dans des choses extérieures à la vertu et à l’âme ; l’activité de l’âme consiste en effet à penser avec sagesse et à agir ainsi en elle-même. Et le bonheur, c’est bien cela. » Avec ces mots, sur lesquels s’achève le Traité 36 (I, 5), Plotin prend ses distances par rapport à l’activisme moral de type stoïcien ou aristotélicien et il fait brièvement allusion à la supériorité de la vie contemplative. Au thème traditionnel du « bios theoretikos », Plotin donne une nouvelle configuration très originale, notamment grâce à la doctrine de l’ « âme non descendue » : une partie de nous, celle qui est divine et intellectuelle, ne descend jamais dans le corps et dans le devenir mais, demeurant toujours dans le monde des idées, elle jouit éternellement de la vision intellectuelle, source d’un parfait bonheur.
Le thème traité en détail au Traité 36, à savoir si le bonheur augmente avec le temps, avait été longuement débattu dans les écoles philosophiques, et la réponse « platonicienne » de Plotin découle précisément de sa confrontation ouverte et critique avec elles : le bonheur n’augmente pas avec le temps, puisqu’il s’actualise entièrement dans le temps présent et, a fortiori, dans le présent éternel et intemporel de l’intelligible.
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Collaborations : Alessandro Linguiti - Anna Chiara Peduzzi"
"« Placer le bonheur dans les actions, c’est le placer dans des choses extérieures à la vertu et à l’âme ; l’activité de l’âme consiste en effet à penser avec sagesse et à agir ainsi en elle-même. Et le bonheur, c’est bien cela. » Avec ces mots, sur lesquels s’achève le Traité 36 (I, 5), Plotin prend ses distances par rapport à l’activisme moral de type stoïcien ou aristotélicien et il fait brièvement allusion à la supériorité de la vie contemplative. Au thème traditionnel du « bios theoretikos », Plotin donne une nouvelle configuration très originale, notamment grâce à la doctrine de l’ « âme non descendue » : une partie de nous, celle qui est divine et intellectuelle, ne descend jamais dans le corps et dans le devenir mais, demeurant toujours dans le monde des idées, elle jouit éternellement de la vision intellectuelle, source d’un parfait bonheur.
Le thème traité en détail au Traité 36, à savoir si le bonheur augmente avec le temps, avait été longuement débattu dans les écoles philosophiques, et la réponse « platonicienne » de Plotin découle précisément de sa confrontation ouverte et critique avec elles : le bonheur n’augmente pas avec le temps, puisqu’il s’actualise entièrement dans le temps présent et, a fortiori, dans le présent éternel et intemporel de l’intelligible.
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Collaborations : Alessandro Linguiti - Anna Chiara Peduzzi"