"La relation entre la philosophie et la théologie est coexistensive au mouvement du penser de Martin Heidegger. Elle n’a pas seulement fait l’objet d’une Conférence en 1927. Elle ne saurait constituer non plus un simple thème de relecture de son oeuvre. Après la publication, ces deux dernières décennies, de plusieurs textes majeurs de l’auteur, restés longtemps inconnus, à l’heure du renouvellement des recherches sur ses origines sociales et intellectuelles, la question appelait un nouvel examen.
Philippe Capelle met en relief les trois topiques fondamentales de cette relation : « philosophie et théologie scripturaire », « philosophie et ontothéologie », « pensée de l´être et attente du dieu », ainsi que les différentes étapes de leur thématisation. Il analyse le rapport de Heidegger à la tradition théologique en faisant valoir un triple point de vue : l´« enracinement » dans la culture catholique ; la « dette » vis-à-vis des schèmes fondamentaux des théologies catholique et (surtout) protestante, ainsi que de leurs principaux fondateurs : saint Paul, saint Augustin, la scolastique médiévale, Luther, Bultmann ; la « provenance » qui autorise paradoxalement la sortie jamais achevée de la théologie chrétienne. Rejetant toute interprétation théologique de la pensée heideggerienne, il interroge enfin le thème du « retrait » comme motif herméneutique central et comme pivot d´une approche renouvelée des rapports entre la philosophie et la théologie."
"La relation entre la philosophie et la théologie est coexistensive au mouvement du penser de Martin Heidegger. Elle n’a pas seulement fait l’objet d’une Conférence en 1927. Elle ne saurait constituer non plus un simple thème de relecture de son oeuvre. Après la publication, ces deux dernières décennies, de plusieurs textes majeurs de l’auteur, restés longtemps inconnus, à l’heure du renouvellement des recherches sur ses origines sociales et intellectuelles, la question appelait un nouvel examen.
Philippe Capelle met en relief les trois topiques fondamentales de cette relation : « philosophie et théologie scripturaire », « philosophie et ontothéologie », « pensée de l´être et attente du dieu », ainsi que les différentes étapes de leur thématisation. Il analyse le rapport de Heidegger à la tradition théologique en faisant valoir un triple point de vue : l´« enracinement » dans la culture catholique ; la « dette » vis-à-vis des schèmes fondamentaux des théologies catholique et (surtout) protestante, ainsi que de leurs principaux fondateurs : saint Paul, saint Augustin, la scolastique médiévale, Luther, Bultmann ; la « provenance » qui autorise paradoxalement la sortie jamais achevée de la théologie chrétienne. Rejetant toute interprétation théologique de la pensée heideggerienne, il interroge enfin le thème du « retrait » comme motif herméneutique central et comme pivot d´une approche renouvelée des rapports entre la philosophie et la théologie."