Comment les « gens du Christ » formulèrent-ils une « philosophie » qui vint supplanter celles de Homère et de Moïse dans les espaces méditerranéens et orientaux où la culture hellénistique dominait ? Comment nommèrent-ils « judaïsme » cette autre philosophie qui allait s´affirmer en tant que culte de la Torah refondé sur le code de la Mishnah ? Comment dénoncèrent-ils en tant que « fausse gnose » une philosophie rivale en la rejetant comme un sous-produit illégitime et toxique ? Pour les maîtres gnostiques, un démiurge subalterne, ignorant, malfaisant, et non pas Dieu, avait produit ce monde imparfait afin d´y retenir prisonnière l´humanité au sein de laquelle seuls les « spirituels » pouvaient assurer leur salut en accédant à la « connaissance » totale. Dépourvue d´unité doctrinale, de structure hiérarchique, de support social, leur école serait vaincue, dès la première partie du iie siècle, par l´« Église », par son implantation organisée, collective et populaire de la « philosophie du Christ », par sa démarche systématiquement dogmatique. Ce fut ainsi que la « vraie gnose » l´emporta sur la « fausse gnose » qui, pour autant, ne cesserait de revenir au cours de l´histoire. Plongeant dans les origines du judaïsme, du gnosticisme, du christianisme, André Paul accomplit ici soixante années d´études et de recherches sur les sources de notre culture. Un essai aussi capital que singulier où transgression rime avec transmission. Théologien, historien, André Paul est l´auteur d´une oeuvre remarquée, à la jointure des religions et des civilisations, qui porte entre autres sur l´Antiquité judaïque, les manuscrits de la mer Morte, l´écriture et l´interprétation de la Bible.
Comment les « gens du Christ » formulèrent-ils une « philosophie » qui vint supplanter celles de Homère et de Moïse dans les espaces méditerranéens et orientaux où la culture hellénistique dominait ? Comment nommèrent-ils « judaïsme » cette autre philosophie qui allait s´affirmer en tant que culte de la Torah refondé sur le code de la Mishnah ? Comment dénoncèrent-ils en tant que « fausse gnose » une philosophie rivale en la rejetant comme un sous-produit illégitime et toxique ? Pour les maîtres gnostiques, un démiurge subalterne, ignorant, malfaisant, et non pas Dieu, avait produit ce monde imparfait afin d´y retenir prisonnière l´humanité au sein de laquelle seuls les « spirituels » pouvaient assurer leur salut en accédant à la « connaissance » totale. Dépourvue d´unité doctrinale, de structure hiérarchique, de support social, leur école serait vaincue, dès la première partie du iie siècle, par l´« Église », par son implantation organisée, collective et populaire de la « philosophie du Christ », par sa démarche systématiquement dogmatique. Ce fut ainsi que la « vraie gnose » l´emporta sur la « fausse gnose » qui, pour autant, ne cesserait de revenir au cours de l´histoire. Plongeant dans les origines du judaïsme, du gnosticisme, du christianisme, André Paul accomplit ici soixante années d´études et de recherches sur les sources de notre culture. Un essai aussi capital que singulier où transgression rime avec transmission. Théologien, historien, André Paul est l´auteur d´une oeuvre remarquée, à la jointure des religions et des civilisations, qui porte entre autres sur l´Antiquité judaïque, les manuscrits de la mer Morte, l´écriture et l´interprétation de la Bible.