"Rédigé entre 1953 et 1960, le présent essai montre qu´on ne peut réduire Corbin à un simple historien de la philosophie. Si les Macrobe de l´Antiquité tardive et les Pléthon de l´époque byzantine ont ponctué son oeuvre, ce fut pour aider à réactualiser le néoplatonisme au coeur de nos débats. Devenu orientaliste, Corbin dérangea plus qu´un antimoderne. Comme Sartre, il n´en appela ni à la Vérité ni à l´Absolu, et se saisit d´un discours particulier ; mais ce discours, c´est en Iran qu´il est allé le chercher. Son livre prête en effet au néoplatonisme de ce pays une mission spirituelle faisant résonner le passé préislamique (l´Iran mazdéen) dans la gnose de l´École d´Ispahan (l´Iran shî´ite). Quand le paganisme se voit concilié avec le monothéisme, un tel dépassement permet, plutôt que brandir le concret contre l´abstrait, de s´ouvrir enfin au vrai. Loin d´être une métaphore, le vrai recouvre, pour Corbin, un événement à prendre à sa source. Là où l´on opposa à l´existentialisme un vain réenchantement du monde, la dialectique de ce livre, plus radicale et réaliste, invite à s´engager dans le monde imaginal. Le lecteur en découvrira une charte vive d´actualité.
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Henry Corbin (1903-1978), diplômé de l´École pratique des hautes études sur le stoïcisme et l´augustinisme (1928) ainsi que de l´École des langues orientales en arabe, en persan et en turc (1929), entreprit, dès les années trente, une lecture croisée des métaphysiques d´Orient et d´Occident. Il résuma son oeuvre, en quatre conférences parues peu avant sa disparition : Philosophie iranienne et philosophie comparée (Buchet/Chastel, 1977)."
"Rédigé entre 1953 et 1960, le présent essai montre qu´on ne peut réduire Corbin à un simple historien de la philosophie. Si les Macrobe de l´Antiquité tardive et les Pléthon de l´époque byzantine ont ponctué son oeuvre, ce fut pour aider à réactualiser le néoplatonisme au coeur de nos débats. Devenu orientaliste, Corbin dérangea plus qu´un antimoderne. Comme Sartre, il n´en appela ni à la Vérité ni à l´Absolu, et se saisit d´un discours particulier ; mais ce discours, c´est en Iran qu´il est allé le chercher. Son livre prête en effet au néoplatonisme de ce pays une mission spirituelle faisant résonner le passé préislamique (l´Iran mazdéen) dans la gnose de l´École d´Ispahan (l´Iran shî´ite). Quand le paganisme se voit concilié avec le monothéisme, un tel dépassement permet, plutôt que brandir le concret contre l´abstrait, de s´ouvrir enfin au vrai. Loin d´être une métaphore, le vrai recouvre, pour Corbin, un événement à prendre à sa source. Là où l´on opposa à l´existentialisme un vain réenchantement du monde, la dialectique de ce livre, plus radicale et réaliste, invite à s´engager dans le monde imaginal. Le lecteur en découvrira une charte vive d´actualité.
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Henry Corbin (1903-1978), diplômé de l´École pratique des hautes études sur le stoïcisme et l´augustinisme (1928) ainsi que de l´École des langues orientales en arabe, en persan et en turc (1929), entreprit, dès les années trente, une lecture croisée des métaphysiques d´Orient et d´Occident. Il résuma son oeuvre, en quatre conférences parues peu avant sa disparition : Philosophie iranienne et philosophie comparée (Buchet/Chastel, 1977)."