"contributions de Anne Cheng, Olivier Clément, Dario Cosi et al.
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Au cours des trois derniers millénaires, dans les traditions religieuses de l´humanité existe un phénomène récurrent dont le processus est identifié par trois mots significatifs : crise, rupture, mutation. La crise constitue une phase tendue dans l´évolution des idées, des doctrines et du comportement dans le contexte de mutations socio-culturelles ou d´événements majeurs, suivis d´un cheminement vers une métamorphose. Celle-ci va aboutir à des ruptures dans le langage religieux, dans les doctrines, dans les rites.

La présente étude aborde ces questions importantes en portant spécialement son attention sur le rôle joué par l´homme religieux : fondateurs, maîtres et disciples. Un premier volet analyse respectivement le bouddhisme, le confucianisme, l´orphisme et le manichéisme, quatre formes religieuses nées comme contestations et mutations respectivement du védisme/brahmanisme, de la religion chinoise archaïque, des cultes de l´Iran et de la religion de la cité grecque. Dans le second volet, deux spécialistes se penchent sur l´homo religiosus pris dans le tourbillon de la crise à l´époque de l´humanisme et de la Renaissance d´une part, et d´autre part, dans la crise religieuse des « Lumières » et de la sécularisation qui s´ensuivit. Il a semblé utile de jeter aussi un regard sur les ruptures contemporaines et, dans cette optique, sur l´avenir du christianisme. Dépassant quelque peu le cadre des matières traitées, un Épilogue s´attache aux mutations et à la permanence du sacré dans les traditions religieuses.

Cet ouvrage a reçu en Italie le prix Capri-San Michele au titre de la meilleure publication dans le domaine culturel et humaniste de l´année 1995."