"Le De Philologia, qui paraît à Paris en 1532 (la même année que le Pantagruel de Rabelais), est un dialogue latin en deux journées entre le Roi de France, François Ier, et Guillaume Budé, consacré à l’étude de la place des lettres, du savoir et de l’érudition (tel est, pour lui, le sens du terme philologia) dans la vie de la société, dans la France de l´époque. Il ne s’agit pas d’un dialogue “fictif”, mais le JE qui s’exprime est bien Guillaume Budé, et son interlocuteur est bien le Roi de France. Budé, en effet, n’est pas seulement le grand humaniste que l’on connaît, mais aussi homme de cour, de par ses fonctions de Maître des Requêtes, qui lui donne un accès facile et constant au souverain. Et précisément ces deux conversations sont supposées avoir eu lieu à la table du Roi. Thème général : les Bonnes lettres n’ont pas en France la place qu’elles méritent et il dépend du Roi (par des récompenses, des nominations à des postes importants etc.) de la leur conférer. Il y va de sa gloire. Il doit se faire le protecteur de la philologie et achever l’oeuvre seulement ébauchée des Lecteurs royaux (le Collège de France) en faisant édifier un magnifique Temple des Muses. Comme il s’agit d’une conversation, l’ouvrage aborde, chemin faisant, de nombreux thèmes imprévus, et en particulier (au livre II), la chasse, distraction favorite du souverain.
Guillaume Budé (1467-1540) après des études de grec auprès de Georges Hermonyme devient la principale figure de l’humanisme en France. Il entre en même temps dans la carrière administrative, où il se signale par ses grandes qualités de probité et de rigueur (Maître des Requêtes, Maître de la Librairie du Roi etc.). Sous son influence sont institués les Lecteurs royaux (1530). oeuvres principales : Observations sur les Pandectes (1508), De asse (1514), Commentaires sur la Langue grecque (1529), De studio (1532), Institution du Prince (1547). La famille Budé, devenue calviniste, ira s’établir à Genève, où son dernier descendant s’est éteint dans les années trente.
Mme Marie-Madeleine de la Garanderie (doyenne des Seiziémistes français) a consacré toute sa vie de chercheur et d’enseignant à étudier l’oeuvre de G. Budé, dont elle a déjà donné plusieurs éditions/traductions."
"Le De Philologia, qui paraît à Paris en 1532 (la même année que le Pantagruel de Rabelais), est un dialogue latin en deux journées entre le Roi de France, François Ier, et Guillaume Budé, consacré à l’étude de la place des lettres, du savoir et de l’érudition (tel est, pour lui, le sens du terme philologia) dans la vie de la société, dans la France de l´époque. Il ne s’agit pas d’un dialogue “fictif”, mais le JE qui s’exprime est bien Guillaume Budé, et son interlocuteur est bien le Roi de France. Budé, en effet, n’est pas seulement le grand humaniste que l’on connaît, mais aussi homme de cour, de par ses fonctions de Maître des Requêtes, qui lui donne un accès facile et constant au souverain. Et précisément ces deux conversations sont supposées avoir eu lieu à la table du Roi. Thème général : les Bonnes lettres n’ont pas en France la place qu’elles méritent et il dépend du Roi (par des récompenses, des nominations à des postes importants etc.) de la leur conférer. Il y va de sa gloire. Il doit se faire le protecteur de la philologie et achever l’oeuvre seulement ébauchée des Lecteurs royaux (le Collège de France) en faisant édifier un magnifique Temple des Muses. Comme il s’agit d’une conversation, l’ouvrage aborde, chemin faisant, de nombreux thèmes imprévus, et en particulier (au livre II), la chasse, distraction favorite du souverain.
Guillaume Budé (1467-1540) après des études de grec auprès de Georges Hermonyme devient la principale figure de l’humanisme en France. Il entre en même temps dans la carrière administrative, où il se signale par ses grandes qualités de probité et de rigueur (Maître des Requêtes, Maître de la Librairie du Roi etc.). Sous son influence sont institués les Lecteurs royaux (1530). oeuvres principales : Observations sur les Pandectes (1508), De asse (1514), Commentaires sur la Langue grecque (1529), De studio (1532), Institution du Prince (1547). La famille Budé, devenue calviniste, ira s’établir à Genève, où son dernier descendant s’est éteint dans les années trente.
Mme Marie-Madeleine de la Garanderie (doyenne des Seiziémistes français) a consacré toute sa vie de chercheur et d’enseignant à étudier l’oeuvre de G. Budé, dont elle a déjà donné plusieurs éditions/traductions."