"Freud voyait en lui le « grand universel » : poète, dramaturge, romancier, mais aussi collectionneur, dessinateur amateur, conseiller et ministre du duché de Saxe-Weimar, géologue, botaniste, voyageur, et directeur de théâtre. Les facettes multiples de l´existence de Goethe, avec leurs contradictions, se retrouvent dans une oeuvre immense.
En partant de l´étude des écrits scientifiques, notamment de la fameuse et mal connue « théorie des couleurs », Jean Lacoste montre comment ces plans si divers (l´art, les sciences, la poésie, la politique) se rencontrent, se croisent et se confondent.
Apparaît alors dans sa cohérence secrète la « pensée-poésie » d´un écrivain à mi-chemin entre les Lumières du XVIIIe siècle et les ombres romantiques et faustiennes du XIXe siècle, la pensée « prophétique » d´un poète dont la modernité éclate dans la confrontation et le dialogue avec Freud, Heidegger, ou Nietzsche. Tant il est vrai que, comme a dit ce dernier dans
Humain, trop humain, Goethe « n´a pas exercé son action » et « son temps est encore à venir ».*
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Jean Lacoste, agrégé de philosophie, docteur ès études germaniques, traducteur (notamment de Rousseau, Kant, Goethe d´Ernst Cassirer, Belin, 1991) a publié récemment Walter Benjamin. Les chemins du labyrinthe (Maurice Nadeau/Vuitton, 2005) et une édition du Voyage en Italie de Goethe (Bartillat, 2003)."