« Petit chef d’œuvre de la mystique rhénane » selon son préfacier, le frère Rémy Vallejo op, le Livre de la pauvreté spirituelle a une place éminente dans notre démarche éditoriale. Le Livre de la pauvreté spirituelle est un extraordinaire traité de la « nudité intérieure ». La pauvreté d’esprit y est envisagée avant tout dans « l’être nu » de l’âme humaine. Par cette expression, Eckhart exprime non seulement le mystère de la Déité dans son unité essentielle, mais aussi de l’homme intérieur, libre de toute image, forme et détermination. De même, dans le Livre de la pauvreté spirituelle, la pauvreté d’esprit n’est pas une condition de perfection : elle est elle-même la perfection, parce qu’en elle se dévoile l’être de Dieu en son essence.
Selon le prologue du Livre de la pauvreté spirituelle, de la plus pure inspiration eckhartienne, la pauvreté d’esprit consiste à « être semblable à Dieu. Dieu est un être indépendant de toutes les créatures, un être qui tient son essence de lui-même, une force libre, un acte pur. Si donc la pauvreté est une ressemblance avec Dieu, elle aussi ne doit dépendre d’aucune créature, elle doit être une essence séparée de toutes les essences : un être en effet, qui n’est attaché à rien, qui ne dépend de rien est un être séparé de tout. Telle est la vraie pauvreté d’esprit : elle n’est attachée à rien, rien ne lui est attaché. » Pour tout être nu, libre et détaché, la pauvreté d’esprit est ainsi un chemin de liberté, tel qu’il se déploie dans les Béatitudes.
En n’opposant à Dieu nul obstacle – et surtout pas ce quelque chose de sa propre nature –, le pauvre en esprit lui offre de renouveler l’acte créateur quand, au commencement, de rien, il a fait tout advenir. C’est ainsi que « le pauvre d’esprit fait quelque chose de rien » et, participant à l’œuvre divine, participe de la sainteté de Dieu. Au-delà de toute connaissance, cet accueil de Dieu tel qui se dit en Lui-même, en son Verbe, est la véritable naissance de Dieu dans l’âme et de l’âme en Dieu : « Dieu n’engendre son Verbe que dans les âmes qui se sont données entièrement à Lui, qui sont sorties d’elles-mêmes en se renonçant complètement, dans les âmes qui adhèrent à la vérité, non d’après l’apparence, mais d’après l’essence même. »
« Petit chef d’œuvre de la mystique rhénane » selon son préfacier, le frère Rémy Vallejo op, le Livre de la pauvreté spirituelle a une place éminente dans notre démarche éditoriale. Le Livre de la pauvreté spirituelle est un extraordinaire traité de la « nudité intérieure ». La pauvreté d’esprit y est envisagée avant tout dans « l’être nu » de l’âme humaine. Par cette expression, Eckhart exprime non seulement le mystère de la Déité dans son unité essentielle, mais aussi de l’homme intérieur, libre de toute image, forme et détermination. De même, dans le Livre de la pauvreté spirituelle, la pauvreté d’esprit n’est pas une condition de perfection : elle est elle-même la perfection, parce qu’en elle se dévoile l’être de Dieu en son essence.
Selon le prologue du Livre de la pauvreté spirituelle, de la plus pure inspiration eckhartienne, la pauvreté d’esprit consiste à « être semblable à Dieu. Dieu est un être indépendant de toutes les créatures, un être qui tient son essence de lui-même, une force libre, un acte pur. Si donc la pauvreté est une ressemblance avec Dieu, elle aussi ne doit dépendre d’aucune créature, elle doit être une essence séparée de toutes les essences : un être en effet, qui n’est attaché à rien, qui ne dépend de rien est un être séparé de tout. Telle est la vraie pauvreté d’esprit : elle n’est attachée à rien, rien ne lui est attaché. » Pour tout être nu, libre et détaché, la pauvreté d’esprit est ainsi un chemin de liberté, tel qu’il se déploie dans les Béatitudes.
En n’opposant à Dieu nul obstacle – et surtout pas ce quelque chose de sa propre nature –, le pauvre en esprit lui offre de renouveler l’acte créateur quand, au commencement, de rien, il a fait tout advenir. C’est ainsi que « le pauvre d’esprit fait quelque chose de rien » et, participant à l’œuvre divine, participe de la sainteté de Dieu. Au-delà de toute connaissance, cet accueil de Dieu tel qui se dit en Lui-même, en son Verbe, est la véritable naissance de Dieu dans l’âme et de l’âme en Dieu : « Dieu n’engendre son Verbe que dans les âmes qui se sont données entièrement à Lui, qui sont sorties d’elles-mêmes en se renonçant complètement, dans les âmes qui adhèrent à la vérité, non d’après l’apparence, mais d’après l’essence même. »