Inspiré notamment par le fonds spirituel du Talmud et du Zohar, ce précédent ouvrage était une méditation sur l’un des fondements de la spiritualité juive : le symbolisme des lettres hébraïques. L’ouvrage ici présenté est une méditation sur le sens de la mission du peuple juif au regard de l’un des événements les plus symboliques de la shoah : l’extermination du ghetto de Varsovie.
Catherine Chalier donne ici en français la première présentation de la personnalité et l’œuvre de Rabbi Kalonymus Shapiro (1889-1943), cette haute figure du hassidisme et de la résistance spirituelle à la Shoah. Kalonymus Shapiro fut rabbin au ghetto de Varsovie et l’on a retrouvé, conservés dans la terre, les textes écrits pour essayer de trouver un sens face à cette inconcevable épreuve.
En 1941 le Ghetto de Varsovie comptait 445 000 personnes et le taux de mortalité y était catastrophique, suite au dénuement absolu, en particulier au manque de vivres, de vêtements et d’espace, aux maladies, tel le typhus, et aux exactions de chaque instant de la part des nazis. La situation des enfants était tout particulièrement dramatique. « La mort gouverne dans toute sa majesté, alors que la vie ne luit qu’à peine sous une épaisse couche de cendres. Cette imperceptible lueur de vie est faible, misérable, pauvre, sans le souffle de la liberté, sans la moindre étincelle de spiritualité », écrit Abraham Lewin dans son Journal le 13 septembre 1941.
C’est pourtant sur cette étincelle de spiritualité que Kalonymus Shapiro veillera dans les conditions effroyables du Ghetto, ne cessant de donner des homélies chaque Chabbat et jour de fête afin de procurer une aide spirituelle à ceux qui l’entouraient et encourager une vie juive fidèle dans la mesure où l’atrocité des conditions d’existence le permettait.
La résistance spirituelle dont, avec d’autres, témoigne Kalonymus Shapiro retient généralement moins l’attention que la résistance armée de l’insurrection du Ghetto qui éclata le 19 avril 1943 et qui marque tant la mémoire, pour son courage sublime et pour sa dignité sans espoir. Marek Edelman, qui fut l’un des leaders du soulèvement du Ghetto, reconnaît lui-même que l’héroïsme n’est pas l’apanage de la lutte armée. « En donnant des leçons de Torah dans ces conditions implacables et infernales, souligne Catherine Chalier, R. Kalonymus Shapiro ne désarme pas. Sa vigilance spirituelle maintenue grâce à de grands efforts et à une patience qui ne ressemble en rien à la passivité ou à la démission devant plus fort que soi, ne faiblit jamais, même quand le tourment enduré semble en passe de vaincre toute foi.
« La résistance spirituelle ne mérite donc pas d’être tenue dans l’insignifiance comme cela arrive encore chez ceux qui, méconnaissant sa grandeur, l’assimilent à un manque de courage pour affronter la lutte armée, la seule censée compter. Elle aussi refuse l’humiliation, le mépris et l’offense ; elle aussi combat pour sauver la dignité humaine et la force de l’esprit malgré la faiblesse extrême infligée aux corps et un dénuement absolu qu’aucun secours venu de l’extérieur n’atténue. […] La résistance spirituelle juive prend donc également la forme d’un témoignage destiné à faire réfléchir au sens de cette humanité en l’homme. Que ce fût là, pour R. Kalonymus Shapiro, la tâche éternelle d’Israël ne fait aucun doute. L’éternité d’Israël souffrait alors une violence inouïe mais elle ne pouvait mentir. C’est là l’ultime sens de sa résistance spirituelle. »
Inspiré notamment par le fonds spirituel du Talmud et du Zohar, ce précédent ouvrage était une méditation sur l’un des fondements de la spiritualité juive : le symbolisme des lettres hébraïques. L’ouvrage ici présenté est une méditation sur le sens de la mission du peuple juif au regard de l’un des événements les plus symboliques de la shoah : l’extermination du ghetto de Varsovie.
Catherine Chalier donne ici en français la première présentation de la personnalité et l’œuvre de Rabbi Kalonymus Shapiro (1889-1943), cette haute figure du hassidisme et de la résistance spirituelle à la Shoah. Kalonymus Shapiro fut rabbin au ghetto de Varsovie et l’on a retrouvé, conservés dans la terre, les textes écrits pour essayer de trouver un sens face à cette inconcevable épreuve.
En 1941 le Ghetto de Varsovie comptait 445 000 personnes et le taux de mortalité y était catastrophique, suite au dénuement absolu, en particulier au manque de vivres, de vêtements et d’espace, aux maladies, tel le typhus, et aux exactions de chaque instant de la part des nazis. La situation des enfants était tout particulièrement dramatique. « La mort gouverne dans toute sa majesté, alors que la vie ne luit qu’à peine sous une épaisse couche de cendres. Cette imperceptible lueur de vie est faible, misérable, pauvre, sans le souffle de la liberté, sans la moindre étincelle de spiritualité », écrit Abraham Lewin dans son Journal le 13 septembre 1941.
C’est pourtant sur cette étincelle de spiritualité que Kalonymus Shapiro veillera dans les conditions effroyables du Ghetto, ne cessant de donner des homélies chaque Chabbat et jour de fête afin de procurer une aide spirituelle à ceux qui l’entouraient et encourager une vie juive fidèle dans la mesure où l’atrocité des conditions d’existence le permettait.
La résistance spirituelle dont, avec d’autres, témoigne Kalonymus Shapiro retient généralement moins l’attention que la résistance armée de l’insurrection du Ghetto qui éclata le 19 avril 1943 et qui marque tant la mémoire, pour son courage sublime et pour sa dignité sans espoir. Marek Edelman, qui fut l’un des leaders du soulèvement du Ghetto, reconnaît lui-même que l’héroïsme n’est pas l’apanage de la lutte armée. « En donnant des leçons de Torah dans ces conditions implacables et infernales, souligne Catherine Chalier, R. Kalonymus Shapiro ne désarme pas. Sa vigilance spirituelle maintenue grâce à de grands efforts et à une patience qui ne ressemble en rien à la passivité ou à la démission devant plus fort que soi, ne faiblit jamais, même quand le tourment enduré semble en passe de vaincre toute foi.
« La résistance spirituelle ne mérite donc pas d’être tenue dans l’insignifiance comme cela arrive encore chez ceux qui, méconnaissant sa grandeur, l’assimilent à un manque de courage pour affronter la lutte armée, la seule censée compter. Elle aussi refuse l’humiliation, le mépris et l’offense ; elle aussi combat pour sauver la dignité humaine et la force de l’esprit malgré la faiblesse extrême infligée aux corps et un dénuement absolu qu’aucun secours venu de l’extérieur n’atténue. […] La résistance spirituelle juive prend donc également la forme d’un témoignage destiné à faire réfléchir au sens de cette humanité en l’homme. Que ce fût là, pour R. Kalonymus Shapiro, la tâche éternelle d’Israël ne fait aucun doute. L’éternité d’Israël souffrait alors une violence inouïe mais elle ne pouvait mentir. C’est là l’ultime sens de sa résistance spirituelle. »