Le Jaïnisme est une philosophie basée sur le principe de la non-violence. C´est l´AHIMSA, la règle éthique suprême. Elle requiert la sollicitude et l’amour dans le comportement quotidien. Ce principe fondamental n’admet aucune dérogation ni incitation active ou passive à la violence. Il exige une considération attentive des relations établies avec tous les êtres vivants. L’engagement jaïn influence la vie de tous les jours. Les Jaïns sont végétariens mais la pratique du végétarisme n´est qu´un principe parmi d’autres. Les Jaïns doivent être vertueux et sont tenus d´exercer une profession accordée à leur philosophie. Dans le Jaïnisme, chaque pensée, chaque mot, chaque acte, est une cause qui entraîne une conséquence, un karma, une charge qui lie l´âme à la matière. La violence, l’avidité et la haine alourdissent cette charge et renforcent ce lien, tandis que la quête de connaissance et les bonnes actions, l’affaiblissent. L’âme doit se détacher de la matière et mourir en état de liberté pour sortir du cycle des réincarnations. Tous les Tîrthankara (passeurs de gué) dont les statues sont honorées dans les temples auraient réalisé cette libération.Ce sont là des notions désormais acquises, mais il ne semble pas inconsidéré de les répandre hors du cercle trop restreint des spécialistes.
C’est la tâche que l’on s’est proposée dans cet ouvrage, sous une forme que nous avons voulue sobre et claire, tout ce qu’il est indispensable de savoir de la religion des jaïns, de la religion des vainqueurs qui ont maîtrisé leurs passions et vaincu le monde.
D’autre part, les illustrations ont été multipliées. Elles montrent l’aspect concret d’une religion dont les principes philosophiques représentent une caractéristique de la pensée hindoue, et qui par sa morale est apte à faire des hommes et des femmes combatifs et charitables, pour construire un monde de paix sur la base d’un véritable savoir intérieur.