La « quatrième voie »
On nommait la tâche principale, à reprendre inlassablement, but de tous les exercices : « se rappeler soi-même » ! Le rappel de soi, c’était cette tentative de nous rappeler délibérément l’exil dans lequel nous vivons, et de transformer, avec le temps qui lui était consacré, ce délibérément en consciemment.
Ceci fit surgir en moi une immense résonance. J’étais « en exil » depuis que j’avais dix-sept ans, banni. C’était donc le mot clef, qui expliquait mes si pénibles états. J’avais naturellement éprouvé le rejet de mon pays et l’émigration comme un exil, mais il s’agissait de ma propre patrie, de ma sphère intérieure. Je les avais perdues depuis longtemps : Je vivais en marge de moi-même.
Cette démarche se heurte et se heurtait à des obstacles ; les vrais ennemis que sont les habitudes tissées depuis longtemps par cette vie à l’envers, perpétuellement distrayantes et qui nous font oublier la réalité d’être. Oublier, c’est le contraire de se rappeler. Se lever contre l’oubli pour se rappeler soi, était le travail, qui par l’appel de la voix de monsieur Gurdjieff me tira vers cet essentiel, que je méconnaissais.
François Grunwald est né à Vienne en 1917, où il est élevé jusqu´à l´Anschluss. Une fois l´Autriche sous le joug nazi, il émigre en France, se bat contre l´occupant et rencontre dans la Légion étrangère au Maroc un certain Ludolf Schild qui devient son mentor et ami.
A la fin de la guerre, l´auteur revient en France, son ami Ludolf l´introduit auprès des groupes et de Gurdjieff lui-même. Il est proche de Gurdjieff jusqu´à sa mort en 1949. Ensuite, devenu psychiatre après des études tardives de médecine, il devient instructeur des Groupes en Allemagne et retrouve souvent en Inde le Guru vivant qu’il s’est choisi.
La « quatrième voie »
On nommait la tâche principale, à reprendre inlassablement, but de tous les exercices : « se rappeler soi-même » ! Le rappel de soi, c’était cette tentative de nous rappeler délibérément l’exil dans lequel nous vivons, et de transformer, avec le temps qui lui était consacré, ce délibérément en consciemment.
Ceci fit surgir en moi une immense résonance. J’étais « en exil » depuis que j’avais dix-sept ans, banni. C’était donc le mot clef, qui expliquait mes si pénibles états. J’avais naturellement éprouvé le rejet de mon pays et l’émigration comme un exil, mais il s’agissait de ma propre patrie, de ma sphère intérieure. Je les avais perdues depuis longtemps : Je vivais en marge de moi-même.
Cette démarche se heurte et se heurtait à des obstacles ; les vrais ennemis que sont les habitudes tissées depuis longtemps par cette vie à l’envers, perpétuellement distrayantes et qui nous font oublier la réalité d’être. Oublier, c’est le contraire de se rappeler. Se lever contre l’oubli pour se rappeler soi, était le travail, qui par l’appel de la voix de monsieur Gurdjieff me tira vers cet essentiel, que je méconnaissais.
François Grunwald est né à Vienne en 1917, où il est élevé jusqu´à l´Anschluss. Une fois l´Autriche sous le joug nazi, il émigre en France, se bat contre l´occupant et rencontre dans la Légion étrangère au Maroc un certain Ludolf Schild qui devient son mentor et ami.
A la fin de la guerre, l´auteur revient en France, son ami Ludolf l´introduit auprès des groupes et de Gurdjieff lui-même. Il est proche de Gurdjieff jusqu´à sa mort en 1949. Ensuite, devenu psychiatre après des études tardives de médecine, il devient instructeur des Groupes en Allemagne et retrouve souvent en Inde le Guru vivant qu’il s’est choisi.