« Il est des textes dont l´intérêt est tel que l´on finit par oublier les circonstances qui entourèrent leur publication et qui deviennent quasi intemporels, presque éternels (…), ainsi en est-il de la Lettre sur le commerce de la librairie de Denis Diderot. Si la Lettre a acquis un tel statut, c´est au prix d´un véritable détournement de signification. Intitulée initialement Mémoire sur la liberté de la presse, fondatrice en matière de défense de la liberté d´expression, elle a pris un tout autre sens dans l´Histoire. Rédigée fin 1763, publiée seulement en 1861, brandie par Bernard Grasset en 1937 pour contrer les propositions du ministre Jean Zay, puis à nouveau lors des débats préparatoires au vote de la loi [sur la propriété intellectuelle et littéraire] de mars 1957, elle est aujourd´hui tirée du linceul où dorment les grandes œuvres, comme chaque fois qu´un péril réel ou supposé semble menacer le monde de l´édition. »
« Il est des textes dont l´intérêt est tel que l´on finit par oublier les circonstances qui entourèrent leur publication et qui deviennent quasi intemporels, presque éternels (…), ainsi en est-il de la Lettre sur le commerce de la librairie de Denis Diderot. Si la Lettre a acquis un tel statut, c´est au prix d´un véritable détournement de signification. Intitulée initialement Mémoire sur la liberté de la presse, fondatrice en matière de défense de la liberté d´expression, elle a pris un tout autre sens dans l´Histoire. Rédigée fin 1763, publiée seulement en 1861, brandie par Bernard Grasset en 1937 pour contrer les propositions du ministre Jean Zay, puis à nouveau lors des débats préparatoires au vote de la loi [sur la propriété intellectuelle et littéraire] de mars 1957, elle est aujourd´hui tirée du linceul où dorment les grandes œuvres, comme chaque fois qu´un péril réel ou supposé semble menacer le monde de l´édition. »